Au cimetière de Lublin

La montagne revêt tôt ce matin
Son indicible colère
Gronde et scintille
Verse au pays de la terre
Rongée comme l’écume vielle
D’une mystique rivière.

Ne tremblent ni les saules ni les morts.
A Lublin,
Le fils rend à son père,
la mémoire au terreau.

D’entre les tombes, les mots sourdent
Et s’ouvrent- la parole absente –
Comme s’aiguise l’éclair d’un souvenir
Au vieux cimetière de Lublin.

S’y fracasse la voix ceinte d’émotion
– de lumière s’y blesse –
Et d’amour s’enflamme

Ni temps ni espace
Ne s’effacent
Au cimetière de Lublin.