Tableau de Ernst-Ludwig Kirchner

 

Les mots inspirés par la couleur verte :
cru, feuillages, écologie, fraicheur, menthe, tendresse, palette, habit, cachette, nuances, ardeur, Henri IV, tonus, Izarra, bile, mousse, jeunesse, effroi.

 

Journalistique :

C’est dans la nuit du 27 au 28 novembre que la ville de Villenave d’Ornon organise comme chaque année la “Nuit des morts vivants”, une manifestation annuelle qui attire à chaque fois de plus en plus de participants. D’adeptes, devrais-je dire !

Cet évènement culturel, dont l’apparition est attestée depuis le haut Moyen-Âge, n’a rien à voir avec les stupides festivités d’Halloween, cette fête désormais commerciale qui n’a d’autre objectif que de soutirer nuitamment quelques sucreries aux braves riverains et que de contribuer ainsi à l’élévation de l’IMC de nos chères têtes blondes en leur donnant de bien mauvaises habitudes alimentaires.

Non, il s’agit plutôt ci de quelque chose de plus mystique, de plus raffiné, de plus élégant et dont le caractère original pourrait s’apparenter à certaines fêtes telles que le Carnaval de Venise.

Certes, Villenave d’Ornon n’est pas la ville des Doges me direz-vous. Mais pourtant, pourtant, il existe une réelle atmosphère, quelque chose de spécial dans cette “Nuit des morts vivants”. Une étrangeté plane toujours sur ces sur ces faces vertes porteuses de mystère et d’ambiguïté : quelles sont les véritables intentions des participants ? Ces visages tous peints de vert veulent-ils nous séduire ? Et pour nous entraîner vers où ? Ou bien jouent-ils seulement, pour nous effrayer le soir aux coins des rues de notre bourgade d’habitude si paisible ? Comment le savoir ?

Regardez bien ce visage peint de vert qui pose pour nous devant sa maquilleuse, cette robe aux motifs verts, ces cheveux verts, tout cela rehaussé de pointes rouge-sang. Et ce regard si énigmatique. Une réussite, il est vrai, chez cette jeune-fille, tout à fait dans l’esprit de la “Nuits de morts vivants”. Est-elle ainsi parée pour susciter l’effroi que procure la mort, ou bien veut-elle nous dire que les morts sont là pour veiller sur nous, pleins de bienveillance ?

Regarde bien, lecteur : bienveillance… ou hostilité sous-jacentes ?

Je te laisse contempler et me le dire.

 

 

Burlesque, peut-être…

Cette enfant que vous pouvez voir sur cette image souffre d’un nouveau mal. Non, ce n’est pas un abus de maquillage, il s’agit de tout à fait autre chose.

La malheureuse est victime de la maladie d’Ernst-Ludwig Kirchner.

Comme peu d’entre nous le savent, cette affection affecte toujours des individus porteurs du rhésus négatif ou, devrait-on plutôt dire, qui présentent une absence de rhésus dans leur formule sanguine. Et, on le sait davantage, cela est une des caractéristiques héréditaires dans la population basque ce qui, dit-on, aurait permis de préserver son identité génétique car la reproduction avec des individus de rhésus positif a malheureusement et pendant longtemps été vouée à l’échec.

Mais revenons-en à cette jeune-fille, elle-même d’origine basque, en parfaite santé par ailleurs, mais dont la peau présente une teinte verte absolument étonnante. Il est vrai que cette personne a su parfaitement accommoder cette carnation particulière en coordonnant sa robe avec la couleur de son visage et en rehaussant le tout de teintes rouge vif (couleur complémentaire), manifestant ainsi des choix esthétiques qui en font vraiment quelqu’un d’unique. Et cela, on le sait, n’a pas manqué d’affoler les médias qui font aujourd’hui sa célébrité.

Mais quelle est dont l’affection dont souffre cette enfant depuis sa naissance ? Nous le savons maintenant, il s’agit bien de la maladie d’Ernst-Ludwig Kirchner. Très rare maladie puisque d’une part, elle ne touche que les individus de rhésus négatif et que, d’autre part, elle est due à de graves abus de ses géniteurs avant et durant sa conception. En effet, et les chercheurs viennent de le démontrer, cette couleur de l’enfant est due à l’abus par ses parents d’une liqueur basque qui possède, au choix, deux couleurs : le jaune ou le vert. Vous l’avez compris, il s’agit de l’Izarra, et c’est bien de l’Izarra vert que les parents de la malheureuse ont consommé régulièrement et, il faut le dire, sans modération, sans savoir les conséquences possibles sur l’enfant à naître. Il ne semble pas que le même phénomène se produise lors de l’absorption abusive de la même liqueur de couleur jaune ou de l’absorption alternée des deux couleurs, et c’est pourquoi cette “maladie” reste rarissime et qu’elle n’a été révélée que très récemment par le professeur Ernst-Ludwig Kirchner de l’université de Bilbao.

Il reste, et c’est là l’essentiel, que l’enfant est en parfaite santé et qu’elle supporte avec un certain bonheur cette particularité dont elle ne manquera pas de tirer profit. C’est là tout ce que nous lui souhaitons.

 

Textes écrits pour l’atelier en ligne « Couleur mystère ».