J’ai fui le crépuscule d’hiver.

Tout bruissait déjà au bas des masures.

Le feu était vivace. Les forteresses de lumière quittaient le chemin de la clairière. J’étais immobile assoupissant les rictus défunts et froids et les statues furent aveuglées et les moignons tombèrent avec fracas.

L’ultime quête fut sur la route encore vide de putrides et sombres ombres,une graine qui me tut son origine.

Je pleurai au geyser noir qui se calma au centre d’un berceau de ronces, dans  l’abysse obscur je reniai le diable.

Puis j’amassai toutes les clartés.

Sur la route,restant impassible, par la montagne où je l’ai dissimulé aux anges.

Par la campagne il courait sur les tombes et les caveaux et restant immobile tel le bey sur les bords de la fosse je le touchai.

En bas du chemin,loin de la clairière aux magnolias,je l’ai délié de toutes ses lumières délaissées et j’ai ignoré son implacable esprit.

Le crépuscule et l’homme s’élevèrent au dessus de la clairière.

Au sortir du rêve,il était minuit.

 

 

Dans la série Antonymes.