Vous et tellement moi,

 

Et je vous aime, vous tous

Et tellement moi, je porte

Le chancre de vos églises,

Le parfum de vos femmes,

De vos hommes la joie d’être père.

 

Je vous aime, enivré de vos corps,

Saouls  des terres  et chairs,

Coulés dans ma gorge profonde,

Paroles et regards,

Scrutateurs des angoisses.

 

Ha je les connais, je les hume,

À parcourir les fleuves et les rues

De vos villes, les aqueducs,

Du pont à l’estuaire des métropoles,

  • Que dirais-je de vos cimetières ? –

 

À épier de vos gestes et attitudes

La moindre équivoque de vos yeux,

À suivre l’oblique, à l’inverse de vos membres

Et suivre du cœur, le pas pesant de vos déprimes,

De vos petites mesquineries la floraison,

Mais je vous aime, oh combien je vous aime.

 

Je vous aime, urbi et orbi,

Célestes voyageurs,

Sédentaires, universels,

Rivés à vos réseaux d’eaux usées.