De notre envoyé spécial au sein d’un nuage d’étourneaux.

Autant vous le dire tout de suite, ce ne fut pas un reportage de tout repos.

J-2 : La prise de contact.

Quand on est un canard, même de petite taille, il n’est pas facile de se faire passer pour un étourneau. J’ai donc très vite abandonné cette idée pour jouer franc jeu. Ma phrase était toute prête : « Voilà, je souhaite faire un reportage sur le comportement collectif des étourneaux, qui se rassemblent par milliers, je voudrais donc me joindre à vous en espérant ne rencontrer aucune hostilité. Mon but est juste d’essayer de vous comprendre, et de faire part de mes conclusions à nos lecteurs ».

Mais à qui m’adresser, ils sont une nuée, ont-ils un chef, un leader à qui j’aurais pu présenter ma requête ? Avant toute chose c’est une première question à laquelle je devais répondre. Et bien non ! Ils n’ont pas de chef, Coincoinpédia est formel. Voilà qui n’allait pas simplifier ma tâche, quand il y a un chef tout est beaucoup plus simple, il suffit de traiter avec lui et on évite les réflexions usantes et les débats chronophages, le chef est obéi et c’est tout ! Mais rien de tel dans un nuage d’étourneaux. Pourtant j’aurais bien aimé évoquer pour vous la fonction et la vie du « chef de nuage », grosse potentialité évocatrice et poétique non ? 

Il ne me restait plus qu’à interroger Nono, ma seule connaissance dans cette grande famille, qui vient de façon régulière se rafraîchir et se désaltérer à l’eau de mon petit étang, un original qui ose s’éloigner un peu de sa tribu. Nono, qui comprend et parle le langage des canards* a, tout en s’ébrouant, prêté une oreille attentive à mon exposé. « Pas de problème mon ami, rejoins nous quand tu veux, tout le monde sait que les canards ne se nourrissent pas d’étourneaux, bien que chacun la remarquera, aucun de nous ne se souciera de ta présence ».

Rendez-vous fut donc pris avec Nono pour participer à un prochain rassemblement.

Dans notre prochaine édition la suite de notre reportage : L’essor.

* L’étourneau est une espèce reconnue pour ses grandes capacités de flexibilité et d’imitation vocale. Les étourneaux peuvent apprendre des vocalisations d’autres individus, mais aussi imiter des sons d’autres espèces (merle, loriot, aboiement de chien, voix humaine…) ou encore des sons de leur environnement non biologiques (bruits de porte, alarmes de voiture…) (Coincoinpédia)