Le ciel s’oronge, pommelé d’or et d’orange. Le ciel s’orage, les éclairs horizontaux, au ras des vagues, irradient de bleu les flancs de montagne. Déjà, une trombe s’avance, happant  les flots. Non loin de là, la foudre s’abat, la terre tremule . Les vitres de la grande galerie cliquetent et s’etoilent en écho aux coups de tonnerre. De gigantesques grognements mugissent à pierre fendre,d’infernales rodomontades emplissent les voûtes célestes. La charpente craque comme coquille de noix sous les assauts d’Eole. Le vent, coléreux se rue à la charge des solives,hurle et zonzone. Le palmier royal balance tel un plumeau détrempé résistant aux coups de boutoirs des avalasses. La mer moutonne, l’eau mousse sous la varangue, les embruns charrient une écume verdâtre. Pendant ce temps, sous les pales poussives des plafonniers, les moustiques tigre susurent et serinent leur sereine sérénade. Le temps est liquide. Une touffeur innommable s’appesantit aux épaules. La sueur s’insinue le long de l’échine,me faisant malgré moi, frissonner. Recroquevillée en haut de l’escalier, jupe relevée à mi_cuisses, jambes repliées sous moi, j’attends et j’espère la fin du météore. Là, tout est calme. L’océan embrasse en longs baisers ourles les bancs de sable réformes. Trempée,les pieds nus, je foule la grève,marchant cap à l’ouest, vers un improbable nadir.