Quand la caravane de l’oubli

te laisse seul et froid

quand les sourires un à un

tombent dans le sable

 

quand passe le vent

qui efface tes pauvres joies

et que s’envole

le souvenir de tes amantes défuntes

 

quand enfin tu ne sais plus qui tu es

alors tu baisses les paupières

tu vois brûler les cierges de l’abandon

aux autels fleuris si parfumés d’arums

 

et tu appelles

tu appelles mais ta voix se perd

dans le grand désert blanc et noir

elle s’accroche avec le silence

aux fils barbelés des mémoires

dont personne ne veut plus

 

alors sans même une prière

tu respires une dernière fois

et tu penses à ce point brillant

là-bas.