En avançant vers l’inconnu, j’aperçois cette silhouette qui m’attend les bras ouverts, venant de loin, de trop loin, d’au-delà…
Possédée par cette folie amoureuse pour une ombre enveloppée de voiles de secrets, je l’approche pétrifiée et je me dis qu’il me faut garder mon calme sur ce fil du rasoir au bout duquel m’attend le pays des Mille et Une Nuits.

Tu m’avais dit que dans ton monde de l’autre côté, il n’y a que la conscience universelle qui règne et que pour celle-ci la notion de temps n’est qu’un caprice, c’est une sorte d’ici et maintenant éternel sans passé ni futur.

Je me demande donc pourquoi ne pas s’aventurer sans désespérer ni clamer victoire puisque le lendemain n’arrivera peut-être jamais et l’ancien ne se répétera plus ; oui, il faut que j’habite le jour.

Prends ma main et aide-moi à passer ce filin sans regarder le gouffre au-dessous où ce monstre béant est la seule autre option.

Chérissons chaque seconde, vivons !

 

image : Antoine Jossé 1970 ~ Surrealist sculptor and painter