Dans le no man’s land de l’oubli
où partout l’horizon est offert
le temps s’arrêtera comme nos pas
 
Alors
je lécherai le miel au creux de tes aisselles
au-delà de tes cuisses je sentirai le foin coupé
 
Dans un cosmos de martins-pêcheurs
nous cueillerons les fruits noirs des ronces
écorcherons nos peaux de baisers
 
Nos sueurs collées
d’enfants qui s’apprennent
se mêleront aux graines des champs
laisseront des oiseaux de paradis
ouvrir enfin les chemins trop creux
pétrisseurs d’impuissance
et briser ces solitudes lourdes portes d’antan
 
Libres d’aimer
nous offrirons au ciel
nos sourires tranquilles
et nous allongerons,
âmes apaisées, corps repus d’innocence
fleurs de peau si patientes
si longtemps retenues
peaux en fleurs de sel
en gangues de sel
avides de rosée libératrice
 
Et sur ton ventre abandonné
aux mille soleils sereins
je coucherai ma joue
et je m’endormirai…

 

 

C.G. 2017