Le texte qui suit n’est pas à proprement parler un poème. J’en écris très peu, et comme je les relis ils finissent en général dans la corbeille, mais il m’arrive de me risquer à écrire des textes de chansons. Celui-ci en est un. Pour moi un poème et une chanson n’obéissent pas aux mêmes exigences. Le poème doit se suffire à lui même alors que le texte de chanson peut compter sur la mélodie et la voix pour emporter l’émotion, de plus une chanson n’est pas faite pour être lue, mais entendue, la différence est de taille; par contre son texte doit être structuré et rythmé. Ici j’ai cassé volontairement la structure et le rythme qui cependant transparaissent, évidemment.

Une fantaisie pour le teinter aux couleurs de l’Oasis.

Ombre fraîche des frênes

Mirage

Dans l’été de ce pays brûlé

Engourdi

Et rayé par le chant des cigales

Ombre fraîche des frênes

Cruellement lointaine

Dans le souvenir vert de mollets alanguis 

De jupe retroussée

D’avoines indiscrètes

Ombre fraîche des frênes

Sous le soleil câlin 

Perdu dans le feuillage et mourant sur ton sein

Erotique inconfort

De deux corps

Enlacés

Griffés par les brindilles

Et pansés par le vent

Ombre fraîche des frênes

Absente à mon été

Caresse mon oreille du chant sans fin de l’eau

Dévalant les cailloux

Ombre fraîche des frênes qui berçait nos ébats

Comme la vie

Qui va