Dérobée aux regards

Au détour d’un sentier

Subtilement dévoilée

 

Au sein de sépia bougainvilliers

Nichée

 

Mon pas va et serpente

Appuyant fortement les orteils

Au boulingrin douillet

 

Là, la cime d’un araucaria me fait des avances

Sentinelle sévère d’un passé révolu

 

A mon passage les cocotiers bruissent

Lent chuchotis discret

 

La cour est patiente

La sève croît et monte vers de vastes futaies

 

Le philodendron monstera joue les arbres étrangleurs aux pieds de litchis

La bambouseraie craque et pousse en ahanant

 

Le cerisier du brésil offre ses fruits tentateurs

Le chérimolia cadence sur sa tige

 

Là dans la pénombre je franchis le seuil

Frais aux pieds

D’ une fraîcheur de sous-bois

 

Dans un rafraîchissoir argenté agapanthes blancs et bleus se répondent

 

Le parquet craque, les murs chaulés de blanc reculent

Galerie, salle de bal, fenêtres à petit croisillon

Le salon danse comme autrefois

 

Ombres secrètes voilées d’organza

Subtiles fantômes, arôme de vanille, citronnelle, vétiver mêlés

 

Un rai de lumière, doucement, palpite

Fragile témoin d’un au delà.