Si je te disais :

Tes hanches se balancent

Comme ces bateaux à l’ancre

Dans les ports de ta mémoire

Me traiterais-tu de poète kilométrique ?

 

Si je te disais :

Tu m’écris

Et tout devient comme l’eau

Qui scintille au soleil

Dans ces ports de nos mémoires

Me dirais-tu de cesser ces mièvreries ?

 

Si je te disais :

Tes yeux

Je les ai accrochés

Aux grands mâts qui ondulent

Sous la houle

Pour mieux te voir me voir

 

Me traiterais-tu de sorcier

De voleur iconoclaste

D’amant éploré

Ou de schizophrène virtuel ?

 

Et si je te disais :

Je suis ton analphabète

M’apprendrais-tu à aimer

Jusqu’à l’oméga de nos vies ?

 

Alors sentirais-je ta main

Doucement se faufiler

Pour caresser mon dos ?