Je ne volerai pas ton âme, je veux seulement la flaque, la flaque de lumière, juste une copie, un duplicata, cette flaque de lumière, et toi tu ne veux pas, c’est mon rocher de Sisyphe, et la flaque se mêle à la boue, la lumière dans la boue, la boue, la boue… intimité refusée, photo de toi celée, la photo d’une enfant, c’est non, pourquoi,  pourquoi non, pourquoi cacher la lumière, pourquoi la boue dans la lumière, ta photo, ta photo de l’innocence, conservée, cadenassée, pas pour moi, pourtant je la veux tellement, mais c’est non, alors où es-tu, qui es-tu, lumière d’enfant trop précieuse pour moi, peur que je souille de boue le souvenir, la candeur, que la source soit bue, tarie à jamais, que le retour à la genèse, à la virginité, ne soit plus possible, volonté de conserver intact le nid du phénix, alors c’est non, toujours non, et je continue, habité par ce vide, je la veux douloureusement, la nuit, la photo avant que tout commence avant que les flaques t’éblouissent ou t’enlaidissent, avant que tu saches tout de pure science, l’image une, seule, pure, ton regard du fond de l’histoire, ton regard d’avant toutes les histoires et d’avant la lumière et d’avant la boue, la boue, d’avant la lumière dans la boue et d’avant la boue dans la lumière. Juste un double de ton âme d’enfant, pour moi, pour la cicatrice.

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