Un matin quiet

Loin de l’agitation de la ville

 

Glaces prises au piège

Aux sombres ornières

 

Tout est frimas

Blanc et froid

 

La feuille recroqueville et fendille

Sous le bruit des pas

 

Pelotonnée au sous-bois

 

J’avance et j’aspire…

 A perdre enfin haleine…

 

J’entends le son rauque des voix

Des grands arbres craquant

 

Sous le dur joug du gel

Qui meurtrit aussi les doigts

 

Longs flocons apparaissent

 

Faisant naître merveille

A mon iris en joie

 

Doux baisers à la langue

Plus légers que soie

 

Je foule au manteau

Hermine de roi

 

Faisant jaillir l’or

Aux pavés luisants

 

Un mince soleil

Attise mes joues

 

La nature, seule

Me vient enlacer.