L’éphémère ondule sous les vapeurs des brumes

La lumière change

Insaisissable

Ennemie

La chaleur crée une houle au chemin empierré

Un halo diffus  brouille tout à la vue

Campé devant sa toile

Il attend le parfait

A son œil

L’instant fragile où la vision le viendra

Combler

Que l’image réelle

A son tréfonds vienne s’imprimer

Qu’il en soit tréssaillé

Après il faudra

Réinventer le mirage

L’impalpable de l’aube

A  jamais embrassée

Le soleil de midi

Et son ombre

Verticale tremblée

Le ponant incendié

De rayon vert, écarlate assemblés

Qui allume aux chaumes

Ces taches mêlées, indigo, violet

Que l’arc en ciel vienne tout iriser

Qu’il poursuive de mémoire

La danse émouvante

D’aurores boréales

Impossibles à créer

Il traque la variation aux lumens éludés

A son regard s’évade

La façade plein soleil

De lisse  au bleu-gris glissé

Se sertit de relief enfin dévoilé

Il traque l’invisible

S’attaque au nébuleux

Le monde est empreint de mystère

Opaque à percer

Une vie n’y suffira

Il a choisi le subtil à donner

Saisi l’imperceptible

Son art évanescent fait vibrer

Pour l’argent d’une feuille de tremble

Il se fut damné.