L’océan sensuel était comme un immense ventre de la terre. Il montait et descendait dans un sommeil profond. Avec mes pensées noires, loin d’apaisement, on dirait que j’étais un fakir sur son lit de clous. La musique du vent devenait barreaux autour de moi. Ses notes martelaient mes mots. Oui, je parlais tout seul comme un livre avec  les pages déchirées, avec ses phrases manquantes. Tout était étrange, incohérent, parfois insensé. Dans mon hallucination je me demandais même si les mots ne rajoutaient pas un désir au papier. Cela n’avait aucun rapport avec ce que je vivais en ce moment. En tout cas dans ma cuisine interne un bouillon de rien chauffait et tout était en rapport avec ce rien.