Petite morille

Ah qu’elle est dure à trouver

Sous les feuilles mortes

Elles protègent la vie

Morille, cache-toi bien

Vendanges mouillées

Paniers collés aux paluds

Vin délicieux

L’automne est doux comme toi

Quand l’eau adoucit ton vin

Vent froid qui me mord

Volutes de buée blanche

Enfin le chalet !

Mon feu réchauffe ta peau

Tu t’endors dans mon silence

Sous notre couette

tendres duvets d’oies sauvages

Elles sont parties

Mais leurs cris pour si longtemps

nuit après nuit dans les rêves.

Sans inquiétude

Sève en attente, silence

Nature recherche

Oubliés le lièvre la tortue

Attends, en silence viendra ton printemps

Migration des grues

Tumulte de la rivière

Éveil du printemps

Mon cœur voit l’effervescence

Mais revient sans toi chez moi

En éclats de rire

La rivière sinueuse s’exclame

Les truites se cachent

La pêche sera bien maigre

Le repas du soir frugal

Eau vive vite

Dégringole vers la mer

Zigzags tourbillonnants

Folle escapade des sens

Sel mêlé d’une eau sauvage

L’enfant glisse sur la glace

Tourbillon gracieux

Volutes d’eau cristalline

L’insouciante légèreté au prix fort de la solitude

Garde à jamais l’enfant qui est en toi

Crépitement du temps

Endormissement paix dans le cœur

Lit en pluie de romarin

La dernière heure peut sonner

Tout est en ordre maintenant

Atelier d’écriture du 18 décembre 2019 – Villenave d’Ornon