Le soleil s’est caché, l’eau est arrivée
Quelques orages
Cataclysme tout proche

Nous étions là, présents, assis l’un en face de l’autre
Les chaises visées au sol, bois souple
Sur les murs tentures et portraits anciens
Une musique comblant nos vides, prenante
Entre nous, du silence et des déliés

Les bruits de la rue, les cris amusés des passants
L’eau monte et nous ne bougeons plus
C’est le début de l’automne, les fous savent
J’avais entendu la lune, forte et tes signaux
Les séismes arrivent toujours à pas feutrés

Mon corps entier répondant dans un spasme
Le tien libéré par les chants intenses
Les pavés ont alors disparu, plus aucune voie
Nous sommes là, seuls, submergés
La marée a enfin éloigné les superflus

Dans un rire, nos mains piano piano
Paysage dévasté sous les hautes vagues
Nos principes noyés, nos vies en naufrage
Encore quelques heures, vibrer notre acqua alta
Devenir les naufragés de ce débordement

La nuit s’est illuminée, nos âmes comblées,
Une étreinte encore
Désordre ancrée

@LaurenceMarino2019