Au commencement, c’était le désert…

 

De son jardin de Gethsémané
fuyant l’ombre des palmiers de son cœur
elle a soulevé le rideau de perles
pour venir du bout du monde
remonté les caravanes
affronté les vents de sable
couru sous l’onde de la chaleur

 

Deux allumettes enflammées pour percer la nuit
jusqu’à lui,
jusqu’à son attente sereine

 

Deux yeux si grands
deux yeux immobiles pour le regarder
attendre, tendre…
et pour aimer
cette attente d’elle

 

Il le savait
un jour elle viendrait à son océan
tranquille et farouche
en douceur d’écume et de peines

 

Deux lèvres rouges
de désir fou
à poser au creux de son cou
et pour toujours
le marquer de leur fer
rouge

 

Une asymptote monte
                           vers un bonheur inatteignable

 

Une autre coule
                           vers un abîme sans fond

 

C’est le retour au désert…