Cerises, Fruit, Fruits, Baies, Rouge

         

     

               

                     Chère Élise,

 

 

 

 

 

Tu me demandes comment je vais.

Ici, il fait vraiment chaud ce soir, c’est la fin de la saison des cerises. Tu sais que j’aime les cerises et qu’elles me feront toujours penser à toi. Te souviens-tu de la première fois, quand nous les avions cueillies avant de nous embrasser en rouge ?

Je venais d’un désert, ma guitare sur le dos, mes poèmes à la main et la folie en tête. Tu as su recueillir goutte à goutte, avec patience, tous les récits de mes voyages improbables. Je t’ai conté jusqu’au plus petit souvenir : le manchot au bord du chemin, le curé qui s’endormait au volant, la nuit passée sur un belvédère à Nice. Les détresses du voyage et les bonheurs que Dame Fortune avait posés à quelque carrefour.

 

 

Avant toi, c’était la liberté… mais souvent une liberté trop vide de sens ; c’est comme cela quand on en a trop.

Et puis, je suis venu habiter ta cage dorée, derrière le rideau en perles de verre. Cette cage que j’adore, c’est toujours le cœur en fête que j’y pénètre.

Voilà ce que je voulais te dire ce soir où il fait si chaud et où je viens de finir la dernière poignée de cerises.

 

 

Chère Élise, tu me manques toi aussi, ne sois pas mélancolique, sois patiente, je reviens bientôt habiter la cage. Sois patiente et ne t’inquiète pas car, comme le dit souvent mon ami Giuseppe avec cet accent que j’adore :

“Chi va piano va sano et chi va sano va lontano.”

Comme notre amour, je l’espère.

Ton Georges à jamais.

 

 

 

Atelier d’écriture du 26 juin à Villenave d’Ornon

Le scénario de cet atelier d’écriture : https://www.oasisdepoesie.org/forums/topic/le-temps-des-cerises/