Je jouais à pigeon vole

Tu levais ta main gracieuse

En riant

 

 

Un jour je sus que

Tu étais lasse

Que

Pour ne pas

Me déplaire

Tu jouais à

Mon jeu

 

 

Un sourire par habitude

Ta main se levait

Moins souvent

 

 

Alors,

Pour ne pas te

Rendre coupable de

M’ignorer

Je me mis à

T’ignorer aussi

 

 

Ainsi,

Nous nous ignorâmes

Dans cette mutuelle attente d’un

Premier pas

D’un geste doux

D’amour partagé

 

 

Nos adieux furent ainsi

Comme un voilier qui

Part doucement

S’estompe

Disparaît

Dans un silence si doux

Pour aller brûler

Dans un soleil qui s’éteint

 

 

Finis les pigeon vole

L’insouciance

Céda sa place à

L’oubli

 

 

Toutes les nuits

Je visite

Nos albums fanés

Et toi

Je t’imagine

Dans des bulles de Champagne

Dans des langueurs de tangos

En extase à Jemaa el Fna

En proie à

D’autres charmeurs de serpents

Ou bien

Fascinée par un fado qui

Enfin

Me rappelle à toi

 

 

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