Dans les cabines

De la piscine municipale

Juste des graffitis obscènes

Et des serments d’amour

Ça sent l’eau de Javel

Le savon de Marseille

Et l’eau de Cologne

Pas de tags sur les murs

Juste des graffitis obscènes

Et des serments d’amour

 

Je trottine en brandissant

Mon porte-manteau minable, délabré

J’attends collé aux autres corps

Sensuels comme des Caravage

Chauds, moites,

Anges Pasoliniens

Le désir nous bouscule dans les rangs

 

Devant moi, les nuques rasées à la tondeuse

L’après-midi cogne sur la tôle ondulée

On se croirait en route pour l’enfer

Et pourtant on trépigne d’impatience

 

Dans les cabines

De la piscine municipale de mon enfance

Pas de tags sur les murs

Des graffitis obscènes

Et des serments d’amour

 

Demain, on ira au cinéma à un franc

Pour voir Gesolmina, et le Grand Zampano