Dans l’antiquité, le coquelicot était considéré comme la fleur du sommeil éternel et de l’oubli.
C’est un verbe à multiples orientations, plusieurs formes, on peut oublier d’acheter du pain, un anniversaire, un rendez-vous…
Il peut aller de l’anodin à l’urgence.
Du conscient à l’inconscient.
De la survie à l’anéantissement de soi même.
Tout le monde oublie, ça fait partie de la vie. On dit parfois que l’oubli est le meilleur ennemi de la mémoire. Je pense effectivement, que pour certaines personnes ayant subi un fort traumatisme il est essentiel. Le psychisme à un remarquable recourt pour ne pas souffrir, il oublie !
Mais quand nous devenons, le spectateur impuissant de l’oubli. Quand il devient l’ogre qui dévore petit à petit votre passé et le phare qui s’éteint sur votre avenir.
Florence à vu sa mère s’enfoncer dans ce sable mouvant, qu’est l’oubli. Elle passe beaucoup de son temps libre, dans ce centre où vit sa mère désormais, avec d’autres mères, pères, grands-parents, qui eux aussi, oublient…
Florence ne voit que le côté positif de la situation actuelle, les débuts furent si difficiles et d’une telle aliénation, qu’elle ne peut que se réjouir. L’acceptation est un lourd défi, qu’elle a relevée et surmontée de façon magistrale et qui lui permet maintenant, d’apprécier ces moments privilégiés avec sa mère.
Elle ne peut que constater, que malgré cet oubli inconcevable, le sourire est toujours présent. Même si les souvenirs, les personnes, les lieux, ont disparus dans cet épais brouillard, pour ne jamais revenir.
Florence aime ses visites et regarde cette personne qui lui à tant donné, sourire aux anges et se déplacer avec un poupon serré contre elle. Comme un enfant qui a toute la vie devant lui, pour se réjouir.
L’oubli à parfois un nom, Alzheimer.
Merci et bienvenue Carinne pour ce petit texte qui associe oubli et Alzheimer.
Certes dans l’antiquité, le coquelicot était considéré comme la fleur du sommeil éternel et de l’oubli.
Mais actuellement il symbolise plutôt le souvenir. En Europe et Amérique du Nord, notre coquelicot est la fleur du souvenir, car il symbolise les champs où sont tombés les soldats dans les dernières guerres mondiales.
Si on parle de souvenir, il faut aussi évoquer le myosotis.
C’est un chevalier français qui se promenait le long d’une rivière avec sa dame. Il se pencha pour lui cueillir une jolie petite fleur bleue, mais perdit l’équilibre à cause de son armure et tomba dans le courant. Avant de sombrer pour toujours, il lança la fleur vers sa dame en criant «ne-m’oubliez-pas !»… et ce nom est resté pour toujours accolé à la plante.
D’ailleurs, même si la légende est d’origine française, le nom ne-m’oubliez-pas fut adopté dans plusieurs autres langues. Ainsi le myosotis s’appelle Forget-me-not en anglais, Vergissmeinnicht en allemand, no-me-olvides en espagnol, etc.
Quoi qu’il en soit Carinne, tu as raison d’associer souvenir et oubli.
Comme le verbe « aimer », le verbe « oublier », comme tu le précises, à de multiples significations dans la langue française.
Mais cela n’est pas le plus important !
Tu nous rappelles que parfois que l’oubli est le meilleur ennemi de la mémoire.
Que la vie d’un être humain serait terrible, s’il n’oubliait rien !
Nous sommes tous confrontés, plus ou moins loin à cette terrible maladie qu’on appelle Alzheimer. Maladie qui est peut-être plus prégnante pour l’accompagnant que pour le malade.
J’en suis d’autant plus sensible qu’Alzheimer a sévi dans ma famille.
Je remercie Dieu d’avoir été jusqu’à maintenant épargné, alors qu’une de mes cousines après prélèvement de la moelle épinière a la certitude d’être atteinte par cette maladie.