Magnifique, Tom Astral ! Tu pourrais le publier à la rubrique “Courts poèmes”.
Quant à moi, lorsqu’on me parle de silence, je pense toujours à cette après-midi d’été après laquelle j’avais écrit ces quelques lignes. Pour moi, le silence, c’est ça :
Monastère
Avec F. à Valladolid, ville espagnole chargée d’histoire, un jour d’été écrasé de chaleur, nous voulûmes visiter le monastère de San Sebastian, un peu à l’écart de la Plaza Mayor et de la foule des touristes, sur une petite place très calme.
Nous entrâmes dans le grand cloître désert. Déjà, on n’entendait plus les bruits de la ville. Une sensation d’apaisement nous envahit aussitôt. F. et moi parlions tout bas, par respect pour ce lieu de paix où les pas des moines avaient usé la pierre des siècles.
Tout autour du cloître, donnant sur une galerie qui préservait la fraîcheur, des portes donnaient accès aux salles du monastère. L’une d’elle s’ouvrait sur une chapelle.
Nous étions toujours seuls et, envoûtés par la magie du lieu, nous ne disions plus rien… nos pas se firent de plus en plus légers sur le dallage.
Nous pénétrâmes dans la chapelle dont nous refermâmes la porte, plongeant la petite nef dans la pénombre.
Le silence devint absolu, un silence de sépulcre…
Je pouvais entendre battre son cœur. Plusieurs minutes nous restâmes ainsi sans rien dire, … sans bouger.
Et là, je vis l’œil, celui de la tombe, celui qui regardait Caïn.
chargement…
J‘ajouterai à ce texte et à tous ces commentaires, la réflexion suivante : le silence, quelque chose qui fera du bruit…
Le silence de sépulcre dont parle Hermano dans son commentaire a réveillé, en moi un lointain souvenir.
À cette époque, faisant du tourisme dans un pays qui s’appelait encore la Tchécoslovaquie, avant que les Tchèques et les Slovaques ne décident de se séparer, nous visitâmes un monastère dans une grande ville de ce pays : Brno.
Le guide, nous conduisit dans une crypte où reposaient, les corps, des moines capucins, décédés au fil des siècles.
Il était de tradition, dans cette congrégation, de ne pas enterrer les morts, mais de les placer dans une crypte, bien sèche, où les corps des trépassés se momifiaient.
J’ai encore le souvenir du silence de mort qui régnait dans cette crypte, où étaient alignés les corps intacts des moines.
Mais ce qui m’a encore plus frappé, c’était inscription au-dessus de l’entrée de la crypte.
Nos enim quid sunt; tu es, quae sunt
Nous fûmes ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes…
Neige ou n’ai-je
déjà écrit
un peu de silence
en quelques cristaux de mots ?
Magnifique, Tom Astral ! Tu pourrais le publier à la rubrique “Courts poèmes”.
Quant à moi, lorsqu’on me parle de silence, je pense toujours à cette après-midi d’été après laquelle j’avais écrit ces quelques lignes.
Pour moi, le silence, c’est ça :
Monastère
Avec F. à Valladolid, ville espagnole chargée d’histoire, un jour d’été écrasé de chaleur, nous voulûmes visiter
le monastère de San Sebastian, un peu à l’écart de la Plaza Mayor et de la foule des touristes, sur une petite place très calme.
Nous entrâmes dans le grand cloître désert. Déjà, on n’entendait plus les bruits de la ville. Une sensation d’apaisement
nous envahit aussitôt.
F. et moi parlions tout bas, par respect pour ce lieu de paix où les pas des moines avaient usé la pierre des siècles.
Tout autour du cloître, donnant sur une galerie qui préservait la fraîcheur, des portes donnaient accès aux salles
du monastère. L’une d’elle s’ouvrait sur une chapelle.
Nous étions toujours seuls et, envoûtés par la magie du lieu, nous ne disions plus rien… nos pas se firent
de plus en plus légers sur le dallage.
Nous pénétrâmes dans la chapelle dont nous refermâmes la porte, plongeant la petite nef dans la pénombre.
Le silence devint absolu, un silence de sépulcre…
Je pouvais entendre battre son cœur. Plusieurs minutes nous restâmes ainsi sans rien dire, … sans bouger.
Et là, je vis l’œil, celui de la tombe, celui qui regardait Caïn.
J‘ajouterai à ce texte et à tous ces commentaires, la réflexion suivante : le silence, quelque chose qui fera du bruit…
Le silence de sépulcre dont parle Hermano dans son commentaire a réveillé, en moi un lointain souvenir.
À cette époque, faisant du tourisme dans un pays qui s’appelait encore la Tchécoslovaquie, avant que les Tchèques et les Slovaques ne décident de se séparer, nous visitâmes un monastère dans une grande ville de ce pays : Brno.
Le guide, nous conduisit dans une crypte où reposaient, les corps, des moines capucins, décédés au fil des siècles.
Il était de tradition, dans cette congrégation, de ne pas enterrer les morts, mais de les placer dans une crypte, bien sèche, où les corps des trépassés se momifiaient.
J’ai encore le souvenir du silence de mort qui régnait dans cette crypte, où étaient alignés les corps intacts des moines.
Mais ce qui m’a encore plus frappé, c’était inscription au-dessus de l’entrée de la crypte.
Nos enim quid sunt; tu es, quae sunt
Nous fûmes ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes…
Je n’ai plus de mots pour le dire
Acceptez-vous le silence ?
Oui, comment l’écrivez-vous ?
Sans bruit, et surtout sans écho !