Was.
Camaïeu, cardé serré,
Frondaison,
Les pentes,
Dévalant.
Subtil tramail,
Verte nébuleuse,
Émerge,
De brumes diaphanes.
Les vastes parasols
Balancent.
Fûts frêles des fromagers,
A l’assaut des cimes,
Se lancent.
Paresseuses palmes,
Sous les rafales,
S’affalent,
Se pâment.
Pleurs pourpres
Des sang-dragons.
Changes-écorce,
De rouanne,
Ocellés.
Ébènes éburnés,
Dentelle flamboyante,
D’or tremblant,
Maculée.
Aurore,
Carmin,
Tangerine,
Citrine,
Lagon céladon
Cobalt,
Cramoisi.
L’orbe diaprée
Enjambe
De nuages pansus
La plombée de platine.
Quatre épices et camphre,
Au grain de pluie,
Froissés.
Air chargé d’encens.
Chair cireuse des ivoires frangipaniers
Safre et tourmaline,
A ma tête versée.
Senteurs suaves,
Iris et jasmin mêlant,
Ample parfumé
De girofle poivré
Et champacs naissants.
Des étincelles de Micronésie
Trouent la nuit.
La voix riche de basses s’élève,
Tellement…
Lentement…
Oh, reste,
Mon temps immobile!
Et murmure :
Was, a beautifull world.
Cela fait longtemps que je veux commenter ce poème. Je le relis et le temps passe.
Un archipel d’essences exotiques, dans tous les sens du mot “essence”.
D’abord, un arboretum que tu nous livres avec le puissant fromager et la délicate tangerine.
Une mention pour le “tramail” qui évoque si bien ces frondaisons et aussi, plus loin, pour cette “plombée de platine” qui pour moi évoque une averse tropicale, mais peut-être que je me trompe !?
Et puis, c’est une ivresse de senteurs, une saturation d’odeurs. Ah ! les inoubliables frangipaniers, dans mes mémoires visuelle et olfactive !
Tu décris un monde envoûtant, qui serait comme intouché, une sorte de pur paradis pour Adam et Ève.
J’avoue que, intrigué par le titre, j’ai essayé de trouver cette île merveilleuse, mais sans succès. Dove sta Was ? Que j’y coure !
Merci Hermano de ton commentaire enthousiaste.
What’s upon a time.
An island was a beautiful world.
Oui, ici est évoqué un paradis perdu.