Les rameaux s’enchevêtrent
Feuilles tâchées de jaune…
Citron pâle
Feuilles d’un beau vert
Feuilles pétales étagées …
De rose pâle
Aurore naissante
Parachevées de blanc
Données aux abeilles
Butinant
Bigarade, naranja, arancia
Corail laiteux
D’une branche cassée
Elle attend le plus beau
Quelle est donc cette nuance…
Qui éclate au soleil…
Violent
Combiné d’ondes
A la lumière
Flamboyant
Pourpre, velours
Branches bronchioles
Où pulse la couleur
Brasillant
Incandescente
Garance, cramoisi
Pavot, ponceau
Écarlate
Couleur cardinale
Amarante
Vermeil, vermillon
Grenat, alabandine, spinelle…
Manganèse…
Carmin, cochenille, cinabre
Nacarat, nacre incarnat
La branche désormais repose
En un vase de verre
Vert d’eau opalescent translucide
Où la lumière captive frémit en trait blanc
Où l’eau troublant
Dessine le double fond liquide
A l’ombre ce n’est plus qu’un rameau
Rouge ardent
Comme au fond du lagon le rayon diffracté
Pare le corail d’un profond rouge sang
Comme l’olivine en sable noir
Réceptacle
Étincelle au jour
Elle peindra de mémoire,
Elle puisera la couleur à l’arbre même
Elle inventera ce ton entrevu
Envolé…recréé
Déjà dehors
Les sphinx et les colibris volètent
Leur ballet impromptu…
Un kaléidoscope de rouges qui me laisse tout étourdi avant que cette branche vienne reposer dans ce vase opale. Joli contraste. Et j’aime cette ressemblance bien trouvée avec le corail et le lagon.
Une mention pour les “branches bronchioles“.
J’ai cependant quelques remarques ou questions, mes “nuances du jour” :
Je dois dire que certains participes présents me laissent un peu perplexe : butinant, brasillant, troublant. En fait, j’ai toujours fait de la résistance aux participes présents !!! Rires !
J’avoue aussi que j’ai trouvé le “beau vert” du début un peu trop prosaïque dans ce contexte de légèretés, mais c’est peut-être pour évoquer un contraste sur la palette du peintre ; après tout pourquoi pas ?
Je ne comprends pas pourquoi ces “Parachevés … …Donnés… ” au masculin pluriel, et enfin je crois que tu as plutôt voulu écrire “naranja” (l’orange).
Erre et Jota : un délice rien qu’à prononcer le mot ! C’est un peu comme “pájaros” (les oiseaux), des mois d’entraînement !
Je laisse à Hermano l’analyse poétique et sémantique de ce texte.
L’ancien chimiste que j’étais (mais ne le reste-t-on pas toute sa vie ?) est étonné par la façon Tanagra a pu transformer la terminologie de cette science en un poème qui tourne autour des couleurs. Cela montre une fois de plus que la poésie est partout…
Pour éclairer les non scientifiques les significations de certains termes employés.
Garance
Qui a la couleur rouge foncé de la teinture tirée de la garance
Plante herbacée des régions chaudes et tempérées
Ponceau
· Pavot sauvage.
Amarante
Arbuste ornemental dont les fleurs rouge pourpre poussent en grappes, appelé aussi sumac de Virginie et, couramment, vinaigrier, queue-de-renard ou passe-velours
Grenat
· Silicate double de divers minéraux, d’une grande dureté.
– Le plus précieux de ces silicates, de couleur rouge sombre.
Alabandine
· Sulfure naturel de manganèse.
Spinelle
· Aluminate naturel de magnésium de couleur rouge, verdâtre ou bleu foncé, qu’on emploie en bijouterie.
Carmin
· Colorant rouge fourni à l’origine par la cochenille.
Cochenille
· Très petit insecte hémiptère parasite de divers végétaux et dont une espèce mexicaine fournit une teinture rouge, le carmin.
Cinabre
· Sulfure naturel de mercure, de couleur rouge brun et de formule HgS, dont on extrait le mercure et un pigment.
Nacre
Olivine
Péridot de couleur vert olive
· Silicate naturel de magnésium et de fer, constituant une pierre semi-précieuse de couleur vert clair.