C’est déjà demain
Un jour comme hier
Ni silence ni rhapsodie
Ni liesse ni mélancolie
Ni bonté ni méfait
Ni espoir ni renoncement
Ni lumière ni ténèbre
Rien que la grisaille
Courir
Sans aujourd’hui
Entre avenir et naguère
Rien qu’attendre
Pourtant…
Lorsque j’ai froid de toi
M’arrivent…
Les premiers signes de renaissance
Les battements de cœur prudents
Comme un tam tam lointain
Le sang qui commence à couler
Doucement dans mes veines
Et les premières tentatives
D’un cri de joie étouffé
L’écho de mes pas qui écrase
Les feuilles séchées du passé
Fait trembler les murs d’aujourd’hui
Il ouvre la route
De lendemains fiévreux
Non, je ne peux plus attendre
De soigner tes douleurs
Et ces pulsations bleues
Que j’adore tant…
Purana
Bonjour Purana.
Un beau poème empreint de nostalgie et presque de détresse, qui s’étire comme on se réveille, peu à peu, puis qui devient un grondement irrépréssible, irrésistible.
Un tempo tellement bien mené, une rhapsodie triste qui s’achève dans un tremblement de murs et, paradoxalement, dans une sorte d’ouverture à la joie : « que j’adore tant » !
Ecrit-on toujours la même chose ? Je me le demande parfois pour moi-même.
Et là, ce texte n’est pas sans me rappeler aussitôt « L’homme qui attend » : la même attente incertaine, puis la même progression de ce phoenix vers une explosion finale. C’est en tout cas ma propre lecture de ce nouveau poème… Encore bravo !
.
https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/purana/lhomme-qui-attend/
.
Cher Hermano,
Maintenant que tu le dis, je dois avouer que je suis connue pour être une éternelle optimiste, ce qui empêche mes écrits parfois nostalgiques de finir par de l’amertume.
De plus, la beauté est partout. Tout ce que l’on a à faire c’est de ne pas la laisser inaperçue.
« Qu’as-tu fait du café ? Il a un goût affreux », a-t-il dit.
« Comment apprécierais-tu mon bon café si je ne t’en servais jamais un comme ceci ? » Répondis-je.
Tu sais, on ne reconnaîtrait pas la « joie » et donc ne l’apprécierait pas si l’on n’avait jamais été envahi par la tristesse.
Merci pour ton commentaire bienveillant !
Merci pour ces précisions.
Tu es une optimiste, moi je continue à faire des liens ! Et ta réponse toute philosophique m’amène à faire un link (!) vers un autre sujet que tu as entamé : ce petit jeu sur la définition du bonheur, un jeu que je trouve réjouissant et où j’ai déjà exprimé que le bonheur passait souvent inaperçu quand il était là, ce qui rejoint (il me semble) ton histoire de café !!!
Reste ton titre « Quattrocento« , que j’adore mais que je trouve un peu énigmatique.
J’ai quelques hypothèses, bien sûr, mais je n’ose pas trop les avancer de peur de me tromper.
Dans ce contexte, et comme je fais toujours des liens (!), cela me fait penser à un autre très beau titre d’un livre que j’ai beaucoup aimé : « Cent ans de solitude« . Mais je suppose qu’ici, il ne s’agit pas d’années ?
Oui, d’une certaine manière, dans ta définition du bonheur, tu touches à l’essence même de mon poème.
Il est vrai que « Quattrocento » utilisé comme nom est très rare, tout simplement parce qu’il n’a qu’un seul sens : le quinzième siècle dans l’art italien et la littérature.
En fait, c’est ce qui est arrivé au cours de cette période, la renaissance humaniste de l’art classique, de l’architecture, de la littérature et de l’apprentissage, qui a éveillé mon imagination lors de la création de ce poème et de « L’homme qui attend« .
Dans ma tête, « Quattrocento » est devenu de plus en plus synonyme de quelque chose que je préfère appeler « Renaissance dynamique »; quelque chose qui pourrait arriver n’importe où, à n’importe quel moment, à n’importe quel processus et à n’importe qui.
À ce titre, la définition a perdu sa relation au temps et à l’espace et ne se limite plus à la période du « Quattrocento » dans sa définition d’origine.
Mon petit ‘quattrocento » correspondrait donc mieux à la théorie des « Kissing Circles » où de nombreux globes de rayons différents existent, se touchent et s’embrassent lorsqu’il poursuivent leur voyage oscillatoire au milieu d’autres globes.
Bonne nuit,
Purana