Le matin
se réveille fort,
piqué par le froid de la nuit,
se secoue de ses rêves,
se vêt du doux peignoir en molleton,
jouist en paix
du café de ce jour.

Je regarde avec envie
ses gestes en douceur,
plein de quiétude,
au moment où la montre sort
des langues aiguisées,
appuyant nerveusement sur l’accélération.

Vous dormez.
Avec des bras forts et protecteurs,
Morpheus vous berce toujours.
Des respirations irrégulières
vous trahissent,
racontant vos peurs
profondément cachées dans le vide
des heures sombres,
la façon dont vous vivez
dans un autre scénario,
éclaircissant des mystères,
combinant de nouveaux personnages
dans une sorte d’histoire d’amour
non-holywoodien.
J’aimerais rester,
oublier les minutes qui frappent mes tympans,
pour vous prendre dans un câlin,
pour extraire votre sève
dans la rivière d’Aujourd’hui,
pour se réveiller ensemble,
fusionnés dans le Demain.

Mais, sur votre visage,
il y a tant de tranquillité
que je ne voudrais pas la déranger.
J’ai peur qu’elle ne disparaisse,
qu’elle ne se casse en mille morceaux,
un énorme puzzle
que je ne pourrais jamais finir.

Alors,
je laisse le Matin s’occuper de vous,
je mets mon trench-coat gris
pour me protéger de la pluie de feuilles
et je prends de l’élan
à partir du sommet blanc
vers le torrent de gens,
toujours à la recherche,
à la recherche de notre pain de ce jour.

À bientôt, ma chérie…