La fille de l’air est partie
Elle avait un air de deux airs
Je ne savais pas
si c’était oui ou si c’était non.
Pour qu’ainsi elle virevolte
pour qu’elle tourne son jupon
qu’ai-je fait aux balcons
de ma Juliette ?
Elle a pris ses grands airs
comme à l’opéra
et m’a laissé là
Bon vent ! qu’elle m’a dit.
Depuis
sur l’air des lampions
je veille
et je chante ma chanson
un air qu’elle connait, mais bon.
Un jour
le vent la ramènera
Innocent, je prendrai
un air de reviens-moi.
L’air d’un qui ne sait pas
qu’un jour elle a quitté la toile
qu’un jour elle a baissé les voiles.
Merci Hermano pour ce texte charmant qui dépeint un amoureux patient sur le thème de l’air. Le rythme et les assonances en « on » et en « a » me font penser à une chanson. J’aime beaucoup les images qui évoquent le mouvement tournant, en harmonie avec le vent et l’humeur changeante de la demoiselle. C’est très romantique !
Fan de Julien Clerc (1ère époque) , je ne peux m’empêcher de penser à ceci :
Des demoiselles aux longs jupons, sonnez crécelles, jouez violons
Où vous faisiez de vos jupons les voiles d’un bateau fanfaron
C’est que le temps est aux demoiselles
Ce qu’il est aux pauvres hirondelles
Il faut faire voler ses jupons, il neige bien avant la saison
Merci, Line, pour ce commentaire.
Ah ! On le sait bien : vous étiez toutes amoureuses de Julien Clerc ! Hors concours !
Merci pour ton passage et (pour garder la rime : « hirondelles, … belle, … demoiselles ») pour cette ritournelle que je ne connaissais pas.
« Ritournelle » ! Quel joli mot ! encore plus léger que « virevolte » !
« La fille de l’air est partie »
Ce premier ver m’ouvre une fenêtre vertigineuse.
La fille de l’air c’est l’amour qui ne peut s’incarner, si désiré et si insaisissable. C’est la fille de tous les rêves qui s’écrivent sur le coeur et s’envolent, et qui vous laissent là, meurtri et incomplet, mais qu’un jour le vent ramènera.
Merci Hermano
Pour moi, c’est en effet une belle chanson d’amour qui semble inspirée. Je la trouve également très inspirante quoiqu’assez mélancolique.
Ma mamie sage mais drôle disait : « Au fond de son cœur, une femme a presque toujours tendance à se blâmer pour les disputes domestiques. Un homme se demande pourquoi sa demoiselle veut divorcer puisqu’il ne lui a rien fait de mal ».
En première lecture, la dernière strophe m’a fait sourire. J’avais pris le mot « toile » pour « toile d’araignée ». Rire.
« Ce monsieur a le droit de tisser une toile d’araignée. Mais sa demoiselle a le droit d’essayer de s’y extirper, non ? » ; me suis-je dit.
Merci Larousse, j’ai trouvé les autres significations.
Je trouve la rime « toile / voiles » une agréable surprise.
Pour ma part, en lisant ce texte, je ne peux m’empêcher de penser à ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=vcBn04IyELc
Belle nuit et à te lire.
Je m’interroge n’y a-t-il pas une certaine parenté entre « La fille de l’air » et « La fugue ».
J’opterais pour une parenté certaine…
D’ailleurs l’algorithme a fait la même relation que moi.
Même inspiration entre les débuts :
La fille de l’air est partie
Elle avait un air de deux airs
Je ne savais pas
si c’était oui ou si c’était non.
Elle avait décidé de prendre l’air
Jouer les filles de l’air
Prendre le large
La tangente
Mais ensuite les choses changent…
Comme quoi, l’air de rien, sur le même thème on peut jouer une autre partition.
Les deux me semblent mélodieuses, mais j’ai plutôt un faible pour « La fugue »
@Chamans : heureux d’évoquer pour toi tout cela. Tellement romantique, tellement vrai !
@Purana : ton commentaire me fait penser à cette réflexion de Paul Eluard (respect) :
« Le poète est bien plus celui qui inspire que celui qui est inspiré ». Alors, je ne pouvais pas recevoir de commentaire plus élogieux !
Et si je puis t’inspirer, cela me comble !
Quant à la petite musique, chacune ou chacun possède ses associations personnelles qui m’étonnent souvent.
Perspicace, Loki : en effet Tanagra a écrit cette fugue, inspirée par les consignes de notre atelier d’écriture en ligne de mars « Un bol d’air ».
Ceci dit, comme dans cet atelier, la première proposition était d’écrire des expressions avec le mot « air », plusieurs d’entre nous (les plus joueurs ?) ont bien sûr tout de suite trouvé « Jouer la fille de l’air« . Alors, c’est un peu naturel d’apercevoir des filles de l’air partout, et si elles fuguent, quoi de plus naturel encore.
J’avais moi-même, sans respecter toutes les consignes, écrit spontanément ce poème que j’ai un peu (très peu) retouché pour le publier dans la rubrique poème.
Si tu veux, tu peux revisiter tout cela ici où tu t’es toi-même compromis ! 🙂
Décidément l’air de rien , « l’air » n’a pas fini de nous inspirer ! Ce n’est pas uniquement de l’oxygène et beaucoup d’azote, en n’oubliant pas quelques gaz rares !
En l’occurrence, ici ,une fine plume s’est penchée sur le destin d’un pauvre hère qui erre et pleure sur la fille qui a hissé les voiles comme l’Hermione.
Lui qui croyait naïvement qu’ils s’enverraient en l’air. Le voilà aujourd’hui par terre…
Il pense qu’un courant d’air, un bon vent la ramènera. Mais je crains que cet air fripon se contente de faire virevolter son jupon.
La fille de l’air n’est pas comme la fille de Baldéric de Thuringe, concubine de Clotaire qui l’épousa avec l’accord de son père.
D’après Grégoire de Tours Clotaire « l’aimait d’unique amour ».