J’ai savouré les vins répandre leurs doux plaisirs et leurs tragique amertume, je les ai senti rougeoyants de sang, terreur et larmes muter âpres saisons et déchirants enivrements en vie perçante.
J’ai rêvé d’une nuit horrible et majestueuse lacérant son noir linceul sous la puissance irrepressible de l’éclair.
J’ai reconnu désir et volonté dans l’implacable violence de membres nus, enlacés, convulsés. Je les ai respirés dans l’éclats de corps haletants, soupirants, gémissants. Je les ai possédés dans les chairs exaltées, transformées, transpercées par une rage destructrice et conquérante.
J’ai saisi la vie impitoyable et la puissance triomphantes, j’en ai embrassé la charnelle terrible liberté dans le noir splendeur d’une nuit éclatante d’obscurité.
Je ne trouve pas vraiment d’adjectif pour qualifier ce texte : apocalyptique ? dantesque ?
Pour moi un genre « épique » pour une apologie de la fin du monde. Ces mots ouvrent la porte d’un autre univers à la fois repoussant et fascinant, mais je reste toujours très prudent avec la beauté de l’horrible que je ne saurais encenser.
J’ai trouvé la « nuit d’éclatante obscurité » un peu too much, mais c’est peut-être du Soulage, après tout ! C’est un peu comme « un silence assourdissant », le genre de paradoxes que je trouve un peu faciles, et dont j’ai moi-même usé ici ou ailleurs, je dois dire ! 🙂
Bonjour Dyonisus,
Je viens de regarder la définition de Dithyrambe. Je ne savais pas que c’était un chant dédié à Dionysos, dieu des vins ! Et en poursuivant ma recherche, je découvre qu’un des rites dyonisaques était l’omophagie, consistant à manger la chair crue d’un animal sacrifié. Je lis également que Dyonisos étant le dieu de l’extase, ses fidèles s’adonnaient à des rites extatiques où hommes et femmes participaient. Est-ce une clé de lecture de ton texte ?