A la proue de la nuit,
le silence blessé s’éteint comme une bougie.
Je pars,
en quête de ce qui reste de beauté dans l’homme ;
en quête de l’homme dont la beauté
soulève une poussière d’étoiles sous la voie lactée.
L’air se rouille.
Ma parole en feu déforme la mémoire.
Les mots qui s’échappent courent à leur rendez-vous,
mais ils échouent à cadenasser les portes qui claquent.
Comment trouver son chemin quand l’inquiétude gagne ?
A l’abri de son armure, les armes à la main,
le temps cherche à s’affranchir de ses propres lois,
mais il ignore que la hache de l’instant le divise.
Il manque à ma voix la transparence et la lumière,
chaque fois que ma langue trébuche, elle rallonge mon chemin.
Le jour va bientôt se lever.
En partant
j’ai enroulé autour de mon cou
le baiser de ma bien-aimée comme une écharpe de soie,
il avait la fraicheur d’une aube d’été.
A cette heure,
le boulanger répand sur son comptoir
la bonne chaleur du pain.
La vieille dame dont j’entretiens le jardin
ne saura jamais que j’écris des poèmes.
Moi qui vis
entre les lampes à pétrole et les fers à repasser,
les clochettes de table et les miroirs,
entre des Don Quichottes qui nient tout
et des Sanchos qu’on écoute pas,
toutes les nouvelles que je reçois du grand village du monde
me disent, encore et toujours,
que l’homme est un loup pour l’homme.
J’avale des chemins, je respire de la poussière,
dans une course, un affolement, un tourbillon.
En quête de ce qui reste de beauté dans l’homme
en quête de l’homme dont la beauté
soulève une poussière d’étoiles sous la voie lactée
je pars pour de nouveaux voyages ;
tandis qu’à l’abri de son armure, les armes à la main,
le temps, qui cherche à s’affranchir de ses propres lois,
ignore que la hache de l’instant le divise.
A. KARACOBAN, PAR LA PORTE ENTROUVERTE, A PARAITRE
Traduit par l’auteur en collaboration de Serge Velay
Si la version originale avait été écrite avec les mêmes phrases profondes, ce que j’apprécie vraiment beaucoup, j’aurais été prête à relever le défi de la lire.
Il n’y a rien de plus difficile que de traduire des poèmes.
Bien que la traduction littérale soit presque impossible, le sens global et la beauté des vers peuvent être préservés si le travail est fait habilement et surtout s’il est fait en collaboration avec l’auteur, ce qui est le cas ici.
Le concept de ce site est de permettre la publication de textes dans différentes langues sur la même page ; cependant, toujours avec la version française en haut.
En faisant ce choix, nous espérons stimuler la création d’un site web littéraire multiculturel où le lecteur pourrait trouver çà et là des textes dans une langue qui est pour lui / elle celle dans laquelle les pensées ruissellent habituellement à travers son âme.
Nous espérons également que les membres soient volontaires pour traduire des textes, bien sûr toujours après le consentement de l’auteur.
Je compte sur votre coopération.
À titre d’exemple, je viens d’ajouter la version originale de mon dernier texte, le “Journal d’une femme marin – Le chapeau à fleurs”, qui avait été écrit en anglais.
Merci à toi,
Purana
Je sens que cette porte entrouverte ne demande qu’à violemment s’ouvrir en grand, comme par un grand coup de vent qui balayerait tout pour remettre les compteurs à zéro, pour abolir les amertumes, faire oublier les odeurs du dedans, dans un grand souffle de libération.
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Un thème que je trouve récurrent avec celui de ton poème précédent : l’expression d’une sorte d’impuissance, le recherche d’un chemin, une hésitation. Oui, peut-être cette “quête” incertaine, qui revient comme un refrain, et dont tu serais peut-être le Don Quichotte.
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Ah ! J’ai toujours rêvé d’être Sancho, le simple, le joyeux, et finalement le sage. On est quelquefois victime d’un mauvais paramétrage, mais peut-être est-ce cela qui fait les poètes…?
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Sur la forme, et si je peux me permettre une ou deux suggestions : je ne vois pas trop l’utilité de la ponctuation, en particulier des points ou des points virgules qui ont tendance (mais ce n’est que moi) à brider un peu mon imaginaire… peut-être une ligne blanche pour remplacer les points me laisserait une meilleure respiration, sauf bien sûr si l’intention est de créer une atmosphère plus étouffante.
Par ailleurs, je changerais bien “qui cherche à s’affranchir de ses propres lois”, que je trouve un peu lourd, par “qui cherche à abolir ses propres lois”, mais le sens n’est pas tout à fait le même.
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Pour la langue, comme te l’a suggéré Purana, tu peux ajouter à la suite de ton poème le texte dans sa langue originale, je trouve que cela serait vraiment sympathique.
Enfin, et toujours à ce sujet, une idée amusante : en bas de toutes les pages, tu peux sélectionner dans le traducteur de Google la langue de ton choix et voir ce que donne la traduction de ton poème dans l’autre sens !
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à bientôt, Aytek ! et n’oublie pas que tu as le droit de commenter aussi un texte par ci, par là !
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Gece in baş tarafında,
sessizce yaralı bir mum gibi söner.
Ben gidiyorum,
insanda güzellik kalıntıları arayışı içinde;
kimin güzellik insanın arayışında
Samanyolu’nda bir yıldız tozu yükseltir.
Hava pas.
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