Dans l’antiquité, le coquelicot était considéré comme la fleur du sommeil éternel et de l’oubli.

L’oubli.

 

C’est un verbe à multiples orientations, plusieurs formes, on peut oublier d’acheter du pain, un anniversaire, un rendez-vous…

Il peut aller de l’anodin à l’urgence.

Du conscient à l’inconscient.

De la survie à l’anéantissement de soi même.

Tout le monde oublie, ça fait partie de la vie. On dit parfois que l’oubli est le meilleur ennemi de la mémoire. Je pense effectivement, que pour certaines personnes ayant subi un fort traumatisme il est essentiel. Le psychisme a un remarquable recourt pour ne pas souffrir, il oublie !

Mais quand nous devenons, le spectateur impuissant de l’oubli. Quand il devient l’ogre qui dévore petit à petit votre passé et le phare qui s’éteint sur votre avenir.

Florence a vu sa mère s’enfoncer dans ce sable mouvant, qu’est l’oubli. Elle passe beaucoup de son temps libre, dans ce centre où vit sa mère désormais, avec d’autres mères, pères, grands-parents, qui eux aussi, oublient…

Florence ne voit que le côté positif de la situation actuelle, les débuts furent si difficiles et d’une telle aliénation, qu’elle ne peut que se réjouir. L’acceptation est un lourd défi, qu’elle a relevé et surmonté de façon magistrale et qui lui permet maintenant, d’apprécier ces moments privilégiés avec sa mère.

Elle ne peut que constater, que malgré cet oubli inconcevable, le sourire est toujours présent. Même si les souvenirs, les personnes, les lieux, ont disparu dans cet épais brouillard, pour ne jamais revenir.

Florence aime ses visites et regarde cette personne qui lui a tant donné, sourire aux anges et se déplacer avec un poupon serré contre elle. Comme un enfant qui a toute la vie devant lui, pour se réjouir.

L’oubli a parfois un nom, Alzheimer.