Pétales de nuit
Pétales déchus
perles en rideau de pleurs
longue notre nuit
***
Night petals
Lost petals
bead curtains in tears
long our night
***
Pétalos de noche
Azahar al suelo
llora, cortina de cuentas
larga nuestra noche
Bonsoir Hermano,
Ce poème évoque pour moi de jolies images.
Et quelle musique enchanteuse!
Ce qui me plait, c’est la possibilité qui m’est donnée, en lisant ce poème, de me raconter des histoires merveilleuses,
souvent tristes, mais pas nécessairement (les pleurs peuvent exprimer diverses émotions).
Ce sont des pièces de théâtre, parfois érotiques, qui se préparent derrière le rideau.
Je l’aime bien dans les 3 langues; pour le sens, je le préfère en français, parce que ma langue maternelle permet une proximité inégalable.
Pour les sons et le rythme, j’ai une préférence pour les pétalos…
Merci, Nima, pour ce commentaire.
Oui, quand je me relis, je trouve des choses que je n’avais pas pensé convoquer dans ces textes : une jonchée de mariée par exemple !
Pour ma part, je préfère la version en anglais, que je trouve plus dense et plus sobre. J’espère seulement ne pas avoir de faute !
Quant à celle en espagnol, pourquoi pas mais il faut changer ce titre, ces “Pétalos” me font vraiment trop penser à des “Pédalos” !!! Rires ! 🙂
Pour l’instant, je ne trouve rien qui me plaise… à moins que j’écrive quelque choses sur les pédalos de nuit ! ¿Porque no?
¿Corolas de noche?
En tous cas, moi j’ai bien ri!!
Cette langue est éminemment poétique, même dans son usage courant. Évidemment Hermano avec ton histoire de pédalos tu déprécies le titre qu’il faut en effet désormais changer. “Corolas de noche” me plaît bien. Ci-dessous un extrait (final) de “Despues del amor” de Miguel Hernandez.
Amor: aleja mi ser
de sus primeros escombros,
y edificándome, dicta
una verdad como un soplo.
Después del amor, la tierra.
Después de la tierra, todo.
Cet “edificándome, dicta” sonne comme un solo de batterie, quelle langue !
J’ai demandé à un ami professeur d’allemand et poète de bien vouloir traduire ce poème dans la langue de Goethe.
Voici sa traduction et ses commentaires.
Je te propose la traduction suivante qui est plus littérale que littéraire. Par exemple, les Allemands ne disent pas un rideau de pluie mais un mur de pluie (Regenwand). De même pétale est plus poétique que le terme allemand (Blütenblatt ) qui appartient au vocabulaire de la botanique. La traduction est toujours une approximation…Je dois avouer que le texte français ne me paraît pas non plus très poétique…
Nächtliche Blütenblätter
Herabgefallene Blütenblätter
Tränenvorhänge aus Perlen
Unsere lange Nacht.
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@Nima : Heureux de t’avoir fait rire… les poètes éplorés se prennent souvent trop au sérieux, il faut les ramener à la juste raison ! 🙂 En avant les pédalos !
¡Y arriba los pedalos!
@Chamans : Merci pour ce partage. J’y retrouve, il me semble, l’inspiration “campesina” de beaucoup d’auteurs de l’ère Franco. Par ailleurs, je me rends compte qu’il est beaucoup plus facile de rimer en espagnol que dans d’autres langues…
À propos d’espagnol et de poésie, comme je tiens Neruda pour le plus grand des poètes (chacun ses goûts), j’ai toujours beaucoup aimé son poème “La poesia” où il évoque avec une admirable (pour moi) simplicité comment la poésie vient aux poètes : https://www.poemas-del-alma.com/pablo-neruda-la-poesia.htm
Et pour ceux qui, en espagnol, voudraient “décortiquer” ce poème et savoir pourquoi il est poétique (une sorte de sacrilège ?) : https://sites.google.com/site/lenguagoldman/anlsis-de-la-poesa-de-pablo-neruda
@Loki : C’est la consécration ! Je suis traduit en allemand ! … même si, c’est vrai, mon petit tercet ne fera jamais oublier Goethe ou Rainer Maria Rilke (Ah ! Maria Rilke !) aux professeurs d’allemand.
Dans tous les cas, Merci beaucoup, Loki, pour cette heureuse surprise ! 🙂