Dans la chaleur de l’été andalou, doña Elvira manqua s’évanouir
à la vue du vicomte Vivien, ainsi avachi, que la vie venait de quitter.
Cette vieille vipère avait vécu.
À l’évidence, la veuve évanescente aurait voulu, pour s’éventer,
vite retrouver le va-et-vient de son vibrant éventail en ivoire.
En vain.
Les invités, gavés de vol-au-vent, vinrent en vitesse.
Ils avaient envie de deviner si, dans la vitrine, elle voudrait alors pour s’éventer
celui en ivoire, le vert en velours,
ou le fauve en vertèbres de vipère qui venait de Bavière.
En vraie vaniteuse, mais d’une élégance avérée, elle virevolta jusqu’à la vitrine
où elle vit ce vieil éventail ventru, mauve, dévolu aux veuvages.
Dans un rêve qui, voyez-vous, lui valait un souvenir vivace, ce mauve,
elle l’avait vu vibrer et elle l’avait voulu.
Vivement voulu, avant même d’avoir entrevu la veille Vivien,
son mari vraiment volage,
avouer une nouvelle évasion,
avouer se vautrer de nouveau aux ventres des vierges,
et voilà…, avant qu’elle ne vienne l’assassiner…
Que de vibrantes, égayantes et élégantes assonances et surtout allitérations… Elle a du caractère cette Doña Elvira, Tchick-a-tchick aïe, aïe, aïe ! J’adore son élégance haute en couleurs et ce va-et-vient coquin qui fut fatal au faquin…
Caramba !
Je dis muy bien et j’ajouterais muy bien gracias.
Voilà un texte qui décoiffe même sans éventail.
Va-et-vient ? Pourquoi ? Assurément moi je n’en revient pas !
J’ai presque un envie de danser un flamenco qui s’insinue dans mes jambes.
Mais je risque d’être ridicule, aussi je me suis contenté de relire ce texte plusieurs fois.
Un exploit : sur 167 mots, 94 commencent ou contiennent un”v”.
Certains en contiennent deux : Va-et-vient et vivace .
Record battu par servovalve (distributeur hydraulique)
Mais soyons honnête placé dans ce texte il gâterait le déroulement harmonieux voulu par l’auteur !
Chapeau l’artiste.
Vois, les voiles volent et voguent vent debout, vivement la vigueur des vagues !
Vient et vient
Viviane vit vraiment : vers voraces voulus, volonté vraie versatile, vers véritables vénérables. Vermifuges ?
L’exercice allitératif, remarquable, n’altère en rien ce récit savoureux, alertement écrit et que je situerai de préférence à Ronda ou Cordoue.
Un revers de fortune dont Elvira se tire avec cruauté, certes, mais fièrement, rêvant de créer de petits courants d’air et de ringardiser la mort du malheureux mari !
Merci Hermano pour cette superbe réussite et de nous fournir l’occasion de nous amuser.
Quel texte bien rythmé, pour moi théâtral ; je verrais bien doña Elvira parler ou chanter en s’éventant sur une scène de théâtre, le corps de Vivien gisant à quelques pas, avec un décor rococo.
Elle est élégante, vaniteuse, importante ; une sorte de diva.
J’aime bien le mouvement des éventails lié aux répétitions des V.
Merci Hermano.