Jérôme Leyre / Étangs d’Art / Lac au Duc à Ploërmel

J’ai fait un rêve étrange et pénétrant, de ceux qui vous laissent au réveil un sentiment mêlé de réalité, d’absurde pourtant… mais surtout d’émotions prégnantes et engourdies. 

Ce lac, je l’avais vu des centaines de fois, pourquoi était-il différent ? Il était calme, trop peut-être ? J’avais marché comme d’habitude, dans l’ombre des pins. J’observais rêveuse la rive en face, la forêt tranquille. Un rayon lumière faisait des ricochets sur l’eau ici et là.  Quelques nuages jouaient ave  les contrastes des rochers. 

Perdue dans mes souvenirs de moments partagés je n’avais pas remarqué une autre musique, que quelques chiens jappant au loin masquaient à peine.  Dans un son de cornemuse s’élevait devant moi tout à coup une structure géante, elle montait de l’eau,  montait,  torsadée sur elle-même. Elle montait encore et encore !

Je sentais les gravillons sous mes pieds comme attirés vers cet élément étrange, m’emportant avec eux. J’avais peur et en même temps le sentiment d’une évidence : j’y allais malgré moi. Dans un halo de gouttelettes je m’entendais respirer, humer l’air.  Des embruns m’entouraient, imprégnés de l’humus des bois. Je me sentais intégrer cette structure aux allures d’A.D.N., faite de bois, d’air, d’eau, de particules de poussière… elle était comme moi et je faisais partie d’elle sur la “rive qui faisait remonter les reflets en espaces de ciel”, nous étions vie, à l’infini…