L’été arrive : dans les rues, dans la nature, les couleurs sont de sortie. Cela nous a donné l’envie de vous inviter à explorer une couleur.
1/ Choisissez une de ces quatre couleurs : jaune, bleu, rose ou vert.
2/ Notez tout ce que la couleur choisie vous inspire : images, sensations, sentiments, expressions, mots…
3/ Maintenant, cliquez sur le lien correspondant à la couleur choisie :
4/ Nous vous invitons maintenant à écrire deux textes où vous expliquerez pourquoi la couleur choisie est utilisée de façon inhabituelle
dans cette scène.
Pourquoi deux ? Parce que nous vous proposons de le faire dans deux registres différents que vous choisirez dans la liste ci-dessous :
Journalistique, surréaliste, poétique, politique, humoristique, mystique, fantastique, onirique, épique, sarcastique, burlesque, bucolique…
NB : Si l’image ne vous inspire pas, vous pouvez bien sûr choisir une autre couleur.
5/ Publiez vos textes dans la boîte de commentaires ci-dessous en indiquant les registres que vous avez choisis.
Pour votre information les œuvres qui ont inspiré cet atelier ont été créées par Guillaume Bresson (jaune), Franz Marc (bleu), Sari Soininen (rose), Ernst-Ludwig Kirchner (vert).
Au plaisir de vous lire !
– Bonjour mes amis. Oui je le sais, les temps sont durs. L’avenir semble glisser sur les murs gris et nus qui vous encerclent. Mais ne cédez pas au désespoir. En vérité je vous le dis, il existe pour vous un avenir radieux. je viens vous révéler la vraie Foi, telle qu’on me l’a révélée et telle qu’elle m’éclaire. Je vous apporte la lumière et vous promets sérénité et confiance dans l’avenir. Voilà le symbole de l’habit que je porte désormais.
– Tes paroles coulent comme le miel, mais comme le miel elles sont trop sucrées. Ce n’est pas de l’or que j’y vois mais le jaune de la pomme d’Eden qui mène à la perdition. Jaune est ton habit parce que c’est la couleur de la trahison. Tu n’es qu’un faux ami.
Réponses mystique et symbolique
Le chat rose qu’on vous propose
Illuminera votre intérieur
Son pelage phosphorescent
Est obtenu par implantation
D’ADN de ver luisant.
Doux et chaud, il réchauffera
Vos soirs d’hiver efficacement
Et fera en été, roulé en boule,
Un lumignon parfait le 14 juillet.
En toute saison, il éblouira vos amis.
Vite, achetez votre chat-chou !
Lucie c’est mon chat persan
Ses yeux brillent comme des diamants.
Elle se détache sur le firmament,
Rose comme le phare de Cordouan.
Ne vous amphét’ pas pour moi
Non, non, je ne crack pas
Avec moi, il y a mon chat,
Lucie in the Sky with Diamonds.
Réponses publicitaire et hallucinée.
Vert : cru, feuillages, écologie, fraicheur, menthe, tendresse, palette, habit, cachette, nuances, ardeur, Henri IV, tonus, Izarra, bile, mousse, jeunesse, effroi.
Journalistique :
C’est dans la nuit du 27 au 28 novembre que la ville de Villenave d’Ornon organise comme chaque année la “Nuit des morts vivants”, une manifestation annuelle qui attire à chaque fois de plus en plus de participants. D’adeptes, devrais-je dire !
Cet évènement culturel, dont l’apparition est attestée depuis le haut Moyen-Âge, n’a rien à voir avec les stupides festivités d’Halloween, cette fête désormais commerciale qui n’a plus d’autre objectif que de soutirer nuitamment quelques sucreries aux braves riverains et que de contribuer ainsi à l’élévation de l’IMC de nos chères têtes blondes en leur donnant de bien mauvaises habitudes alimentaires.
Non, il s’agit plutôt ci de quelque chose de plus mystique, de plus raffiné, de plus élégant et dont le caractère original pourrait s’apparenter à certaines fêtes telles que le Carnaval de Venise.
Certes, Villenave d’Ornon n’est pas la ville des Doges me direz-vous. Mais pourtant, pourtant, il existe une réelle atmosphère, quelque chose de spécial dans cette “Nuit des morts vivants”. Une étrangeté plane toujours sur ces sur ces faces vertes porteuses de mystère et d’ambiguïté : quelles sont les véritables intentions des participants ? Ces visages tous peints de vert veulent-ils nous séduire ? Mais pour nous entraîner vers où ? Ou bien jouent-ils seulement, pour nous effrayer le soir aux coins des rues de notre bourgade d’habitude si paisible ? Comment le savoir ?
Regardez bien ce visage peint de vert qui pose pour nous devant sa maquilleuse, cette robe aux motifs verts, ces cheveux verts, tout cela rehaussé de pointes rouge-sang. Et ce regard si énigmatique. Une réussite, il est vrai, chez cette jeune-fille, tout à fait dans l’esprit de la “Nuits de morts vivants” : est-elle ainsi parée pour susciter l’effroi que procure la mort ou bien veut-elle nous dire que les morts sont là pour veiller sur nous, pleins de bienveillance ?
Regarde bien, lecteur : bienveillance ou hostilité sous-jacentes ?
Je te laisse contempler et me le dire.
Burlesque, peut-être…
Cette enfant que vous pouvez voir sur cette image souffre d’un nouveau mal. Non, ce n’est pas un abus de maquillage, il s’agit de tout à fait autre chose.
La malheureuse est victime de la maladie d’Ernst-Ludwig Kirchner.
Comme peu d’entre nous le savent, cette affection affecte toujours des individus porteurs du rhésus négatif ou, devrait-on plutôt dire, qui présentent une absence de rhésus dans leur formule sanguine. Et, on le sait davantage, cela est une des caractéristiques héréditaires dans la population basque ce qui, dit-on, aurait permis de préserver son identité génétique car la reproduction avec des individus de rhésus positif a malheureusement et pendant longtemps été vouée à l’échec.
Mais revenons-en à cette jeune-fille, elle-même d’origine basque, en parfaite santé par ailleurs, mais dont la peau présente une teinte verte absolument étonnante. Il est vrai que cette personne a su parfaitement accommoder cette carnation particulière en coordonnant sa robe avec la couleur de son visage et en rehaussant le tout de teintes rouge vif (couleur complémentaire) en manifestant ainsi des choix esthétiques qui en font vraiment quelqu’un d’unique et cela n’a pas manqué d’affoler les médias qui en font aujourd’hui sa célébrité.
Mais quelle est dont l’affection dont souffre cette enfant depuis sa naissance ? Nous le savons maintenant, il s’agit bien de la maladie d’Ernst-Ludwig Kirchner. Très rare maladie puisque d’une part, elle ne touche que les individus de rhésus négatif et que, d’autre part, elle est due à de graves abus de ses géniteurs avant et durant sa conception. En effet, et les chercheurs viennent de le démontrer, cette couleur de l’enfant est due à l’abus par ses parents d’une liqueur basque qui possède, au choix, deux couleurs : le jaune et le vert. Vous l’avez compris, il s’agit de l’Izarra, et c’est bien de l’Izarra vert que les parents de la malheureuse ont consommé régulièrement et, il faut le dire, sans modération, sans savoir les conséquences possibles sur l’enfant à naître. Il ne semble pas que le même phénomène se produise lors de l’absorption abusive de la même liqueur de couleur jaune ou de l’absorption alternée des deux couleurs, et c’est pourquoi cette “maladie” reste rarissime et qu’elle n’a été révélée que très récemment par le professeur Ernst-Ludwig Kirchner de l’université de Bilbao.
Il reste, et c’est là l’essentiel, que l’enfant est en parfaite santé et qu’elle supporte avec un certain bonheur cette particularité dont elle ne manquera pas de tirer profit. C’est là tout ce que nous lui souhaitons.
Bravo @Line et @Hermano d’avoir rédigé des textes à partir de couleurs et des tableaux proposés.
Pendant plusieurs jours je me suis trituré les méninges, en vain…
Je trouvais les tableaux insipides et tout que j’aurais pu écrire aurait été sans intérêt.
Les verres à liqueur m’avaient plus motivé !
Une très forte vague de froid avait envahi le pays ; les routes étaient verglacées, les transports ralentis ; les canaux de Bruges, de Damme et des environs étaient gelés. De nombreux patineurs s’en donnaient à cœur joie.
Dans les dunes du littoral, un couple de randonneurs marchait sur un sentier parallèle à la mer ; en entendant le bruit de leurs pas sur le sable gelé, on aurait dit le son de verre cassé. Ils luttaient contre un vent fort et glacial qui soufflait sur leurs visages et amenait une odeur de sable et de sel.
Au travers d’un buisson d’ajoncs, ils aperçurent soudain des formes d’un bleu vif et brillant comme l’ara de Spix.
– Est-ce du verre ?
– ou du métal ? Se demandèrent-ils.
En approchant, ils découvrirent deux chevaux tout bleus, debout, amorphes.
– Sont-ils endormis ?
– Morts ?
– Sont-ils bleus de froid ?
– Ont-ils des bleus au cœur ?
– Sont-ils épuisés ?
Tout doucement, ils caressèrent le dos d’un des animaux ; ça leur sembla glacé, lisse, humide.
Perplexes, ne sachant que faire, ils continuèrent leur chemin et retournèrent chez eux pour se réchauffer et se reposer ; jamais ils n’oublièrent l’image mystérieuse des chevaux bleus.
@Loki, désolée que les peintures / photo ne t’aient pas inspirés. Elles ont été choisies pour leur usage décalé de la couleur. Il nous semblait que ce décalage pouvait provoquer des récits inhabituels et faire surgir des personnages surprenants. Pour la petite histoire (de l’art) les oeuvres de Kirchner et de Marc représentent une période de la peinture européenne – allemande en particulier – où il y a eu des théories poussées sur l’usage de la couleur. L’idée étant de s’extraire du figuratif. La couleur était utilisée de façon inhabituelle à la fois pour bousculer les codes et pour exprimer autrement des états intérieurs. En réalité ces théories et ces mouvements artistiques sont beaucoup plus complexes mais ma science s’arrête là !
Sommairement interprétatif
La jeune femme est là, nue, ses bras croisés sur les jambes cachent son sexe, le protègent, comme l’intimité de son rêve, tête penchée elle est ailleurs. Tout est douceur. Les chevaux à l’arrière plan semblent prêts à s’aimer et ceux du centre ont incliné la tête, gentiment, avec bienveillance et ils disent « Rêve, évade-toi nous t’accompagnons, nous galopons avec toi » . Et c’est pour ça qu’ils sont bleus.
Chromatiquement libéré
Quand j’ai vu mes camarades du site se lancer dans la rédaction proposée, je me suis dit que je passerais pour un pleutre si je ne proposais rien.
Ce n’est pas les couleurs qui me posaient problème, mais plutôt les tableaux associés qui ne m’inspiraient guère.
Mais l’écriture n’est-elle pas un combat permanent contre la page blanche ?
J’ai donc choisi le moindre mal, le « jaune » qui ne risquait pas trop de me mettre en péril (rire).
Après tout l’exercice n’est pas plus difficile que de rédiger un poème sur les vertus du paracétamol ou avec la notice technique d’un écrou de 18.
Comme peu de choses sont jaunes dans le corps humain, j’ai activé ma matière grise (manque de chance cette couleur n’est pas au menu).
En y réfléchissant bien, comme toutes les autres couleurs, le jaune ouvre un boulevard pour qui veut bien se lancer. Je devais donc faire un tri. Que de choses jaunes dans l’univers qui nous entoure !
La première idée qui me vint fut celle d’un poussin.
Un poussin de couleur jaune ! Malheureusement quand ce poussin est mâle on l’envoie actuellement directement à la broyeuse… Et le jaune passe au rouge !
Espérons que les mâles de l’espèce humaine n’auront pas un jour le même destin. Il faut se méfier des « progrès » de la biologie…
En choisissant le jaune, j’acceptais de me référer au tableau correspondant ! Que peut bien dire cet homme allongé sur la table ? Une indication : il porte une chemise jaune et non pas un maillot. Ce n’est donc pas un coureur du Tour de France expliquant ses difficultés dans la dernière étape.
Quelle est donc la symbolique de cette chemise jaune, ne pourraient-elles pas être rouge, bleu ou violette ?
Le dos nu de son interlocuteur n’est-il pas plus symbolique ? Le peintre n’a-t-il pas essayé d’égaler les maîtres classiques dans la représentation du corps humain ? Je laisse les historiens de l’art juger…
Plus intéressante est la conversation de l’homme avec ses interlocuteurs.
– Mes bons amis, savez-vous ce que j’ai fait aujourd’hui ?
– On ne sait pas bouffi !
– Je me suis lancé dans l’animal’Art.
– L’animal’Art qu’est-ce donc ?
– Vous connaissez notre voisine Séri ?
– Bien sûr une belle môme !
– J’ai bombé son chat en rose !
– En rose ?
– Pourquoi pas en jaune comme l’affreuse chemise que tu portes ?
– Parce qu’à ce moment j’avais envie de rose.
– Tu es gonflé !
– Ce n’est pas fini les amis ! Vous connaissez le père Thyssen ?
– Celui des ascenseurs ?
– Non celui qui a une ferme avec des chevaux.
– Je parie que tu les as bombés en rose aussi ?
– Non en bleu ! Car le rose va mieux aux éléphants.
– Un troupeau de chevaux bleus cela doit être chouette !
– Je n’ai pas pu, car la mère Franzi est arrivée. J’ai dû me tailler. Quand elle a vu les chevaux bleus, elle est devenue toute verte.
– Comme ça tu n’as pas eu besoin d’utiliser une troisième bombe !
La copine noire qui justement jusqu’à maintenant en broyait s’exclama :
– Chapeau ! Tu es passé de l’animal’Art à l‘human’Art !
Vendredi 8 octobre à 9 heures du matin, deux jeunes marcheurs originaires de Gand, ont découvert dans la clairière d’un bois de Coq sur Mer, un couple de chevaux étranges.
Les deux animaux de couleur bleue, brillante, étaient debout, immobiles, les yeux fermés.
Surpris, inquiets, les marcheurs ont appelé les gardes nature.
Arrivés sur les lieux, les gardes, un homme et une femme, examinèrent les animaux avec attention et déclarèrent:
– Ce sont deux chevaux de verre ; nous allons commander un transport spécial pour objets fragiles ; par la suite, ils seront probablement amenés dans un musée.
Nous n’avons pas eu de précisions par rapport à la suite.
” journalistique”….” imaginaire”
Merci à vous tous pour ces textes hautement imaginatifs ! N’hésitez pas à publier en page d’accueil si vous souhaitez avoir des commentaires personnalisés. Bien entendu, vous avez tout loisir de modifier vos textes initiaux si vous en avez envie ! L’atelier est fait pour faire surgir un texte qui peut susciter – ou pas – un peaufinage.
Et merci à toi, Line pour ces propositions!