Pour le nouvel an : écrire des prophéties
Que trouve-t-on dans une prophétie ? 3 parties :
- Le moment : QUAND quelque chose de particulier adviendra, quelque chose d’inattendu, qui peut être dramatique ou simplement anodin.
- Un premier évènement qui se produira : le plus souvent un grand changement, un bouleversement.
- Un deuxième évènement, généralement conséquence du premier et qui amènera l’univers à un nouvel équilibre.
Les prophéties les plus intéressantes sont le plus souvent opaques, très difficiles à déchiffrer ; on ne les comprend que lorsqu’elles s’accomplissent. Pensez, par exemple, à celles de Nostradamus ou à celles de différents oracles.
Dans un premier temps, nous allons essayer de formuler des telles prophéties.
Pour cela, prenons une feuille – en format paysage de préférence – et traçons 3 colonnes pour les 3 temps de nos prophéties.
Lors des étapes suivantes, nous pourrons choisir des formulations plutôt limpides ou plutôt ésotériques (à notre goût). Nous pourrons évoquer des choses grandioses, universelles ou bien très locales et banales. À nous de décider.
- Dans la première colonne, écrivons QUAND la prophétie s’accomplira.
Écrivons plusieurs possibilités (3 ou 4) dans cette première colonne.
Écrivons ce qui nous vient sans trop réfléchir et en commençant chaque fois par le mot “Quand” :
Quand, au royaume de France, fleurira la rose / Quand les petits enfants verront leurs mères sourire / Quand tous les soleils se briseront sur les forêts landaises / etc…, etc.
- Dans la deuxième colonne, écrivons maintenant différents évènements qui pourront se produire (3 ou 4).
Écrivons des bouleversements, des grands changements, sans chercher de lien particulier avec la première colonne,
et en commençant à chaque fois par le mot “Alors” :
Alors, trembleront les colonnes du temple / Alors, une mer d’immondices gonflera au midi / Alors, tout ce qui vole aura volé dame nature / … …
- Dans la troisième colonne, écrivons différents évènements conduisant à un nouvel équilibre,
un peu en guise de conclusion.
Écrivons-en 3 ou 4, toujours sans chercher de lien avec les autres colonnes et en commençant à chaque fois par “Et” :
Et au ciel brillera une nouvelle étoile / Et la liberté un instant refleurira / Et les prêtres feront de nouveau pousser la mandragore / … …
Dans un deuxième temps
choisissons un “Quand” dans la première colonne, un “Alors” dans la deuxième et un “Et” dans la troisième.
Voilà notre prophétie énoncée !
- Sur une nouvelle feuille en format paysage, traçons de nouveau 3 colonnes et écrivons notre prophétie,
chaque partie en tête de la colonne lui correspondant (Quand, Alors, Et).
- Une prophétie – nous l’avons vu – peut être obscure, opaque. Chacune de ses parties peut cacher un deuxième sens.
Par exemple, pour “Quand au royaume de France fleurira la rose…” peut s’entendre au sens premier : “Quand en France sera venue la saison des roses“, c’est-à-dire en mai ; mais on peut en avoir une autre lecture : “Quand le parti socialiste aura gagné les élections en France“.
Essayons de trouver un (ou plusieurs) sens caché(s) pour chacune des 3 parties de notre prophétie et écrivons cela dans chaque colonne.
- Dans chaque colonne, à la suite, écrivons maintenant les mots ou expressions que nous suggère chacune des 3 parties de la prophétie.
Dans un troisième et dernier temps
écrivons un texte pour raconter, pour expliquer comment la prophétie s’est enfin accomplie.
(nombre de lignes à votre convenance).
Publiez votre prophétie et le texte qui les accompagne
dans la boîte de commentaire ci-dessous.
Merci !
Quand
Alors
Et…
Tous les éléphants seront au repos
La lumière inondera la vallée du Nil
La poussière recouvrira les bibliothèques
Toutes les boussoles s’affoleront
Les chauves-souris accompliront
leur œuvre
Les blessures seront lavées
La main sortira du sable des déserts
L’enfant à la culotte bleue pleurera
Enfin paraitra une nouvelle danseuse
Les bretelles auront disparu
Les oiseaux repeindront le septentrion
Les pierres s’ouvriront
Les crocus seront cueillis aux flancs
des montagnes
Les ombres tomberont à 23 degrés
La fleur de lotus périra
Quand tous les éléphants
seront au repos
Les oiseaux repeindront
tous les septentrions
Et la poussière recouvrira
les bibliothèques
Les personnes politiques connues
auront cessé de parler.
Les gros, les obèses, auront des jours
de congés supplémentaires, au-delà
d’un IMC de 30. Soit 15% de la
population.
Quand toutes les trompes (postes
d’essence) seront à l’arrêt pour cause
de pénurie, ou de grève ou de
sabotage.
Les oiseaux, malades de chaleur,
auront rejoint les régions du Nord et
recouvriront d’excréments toutes les
statues et tous les monuments (la
petite Sirène, le musée de
l’Hermitage, le Kremlin croulent sous
les fientes).
Pour se protéger de la chaleur les
oiseaux s’installeront sur le côté nord
des bâtiments, recouvrant ainsi tous
les bâtiments.
Les oiseaux, ce sont les avions qui
lâcheront leurs produits colorés sur les
incendies géants du Canada et de la
Finlande et de la Russie.
Les bibliothèques, ce sont les vieux,
auxquels plus personne n’accordera
de crédit, qui seront ignorés, comme
recouverts de poussière, exclus.
L’intelligence artificielle aura
ringardisé tous les livres, toutes les
publications, que ce soient des
romans, des essais, des études
scientifiques, ou autres productions
littéraires. Les bibliothèques peu à peu
seront abandonnées et se couvriront
de poussière.
Trompe, tromperie, savane, soleil,
vacances, détente, gros, énormes,
arrosage…
Norvège, cabanes de pêcheur,
couleurs vives, fjords, mouettes,
criaillement, migration,
réchauffement, bruit incessant, vol
plané, nids, fientes…
Un vieux qui meurt, c’est une
bibliothèque qui brûle, immobilité,
éternité, savoirs endormis,
recueillement, étagères, allées,
couvertures, lampes basses, fenêtres
ouvertes, courant d’air, feu qui
couve…
Mon texte… Hum…
21 juin 2024, premier jour de l’été dans l’hémisphère Nord. Depuis plusieurs semaines déjà, la grève s’était étendue à l’ensemble du pays, au point que les plus âgés auraient pu se croire revenus en 1968 tellement tout le pays était désorganisé, à l’arrêt, et cela n’était pas pour déplaire à tout le monde : partout, on voyait les gens dans les parcs, sur les bancs publics. Ils discutaient, jouaient aux cartes, à la pétanque et trouvaient toutes sortes de nouvelles occupations. Une bulle géante et inattendue venait de se créer dans le temps, dans laquelle chacun avait le loisir de retrouver des activités où l’on doit prendre le temps et qui ne coûtent rien. Oui, prendre son temps, on avait oublié comme cela était délicieux.
Tout était au ralenti depuis que les pays de l’OPEP avaient décidé de couper le robinet. Un pari risqué : créer la plus grande pénurie jamais connue et rebondir ensuite en multipliant les prix. Même les écologistes riaient jaune. Les camions citernes étaient vides, à l’arrêt, et les pompes à essence, abandonnées, asséchées, faisaient l’effet de mastodontes au repos, leurs longues trompes de caoutchouc, inertes, trainant parfois sur le pavé de stations-services désertées qui étaient devenues le royaume des araignées.
D’abord, les pays européens n’avaient pas pris la menace au sérieux : arrêter les livraisons de pétrole brut ! mais tous ces misérables en avaient beaucoup trop besoin dans leurs économies qui, sans cette manne, auraient frôlé la disette. Et pourtant… qui en Europe produisait du pétrole ? Personne, sauf peut-être les Norvégiens, mais cela était notoirement insuffisant. Le représentant du Venezuela, pays pourtant en grande difficulté économique, fut mort de rire lorsque le ministre français de l’économie avança le nom de Parentis en Born !!! Cela relevait effectivement de la galéjade !
Par ailleurs, et pendant tout l’été, les feux de forêt recommencèrent à ravager les pays du nord de notre hémisphère en particulier le Canada, la Finlande et la Russie. Des millions d’hectares qui laissaient risibles les modestes records établis à l’été 2022 dans nos chères Landes de Gascogne. Pour les Russes ou les Canadiens, nos incendies de 2022 restaient un désastre à la mesure de nos champs de pétrole de Parentis. Ils nous auraient presque traités de petits joueurs si le sujet n’avait pas été aussi dramatique.
Au début, les Russes avaient décidé de laisser brûler, un peu comme à leur habitude dans le traitement des grandes catastrophes mais, devant les manifestations de plus en plus insistantes de la population, ils avaient décidé de mettre les grands moyens. Comme lors de la course à l’espace avec leurs rivaux américains 50 ans plus tôt, leurs dirigeants décidèrent d’en faire une affaire d’honneur et d’entrer en compétition avec les Canadiens pour la palme de l’efficacité dans la lutte contre les feux de forêt. C’est ainsi que, sur nos téléviseurs on ne manquait pas de voir chaque jour des hordes d’Iliouchine déverser sur les taïgas des torrents d’un produit ocre rouge destiné à stopper le feu. De leur côté les Canadiens n’étaient pas en reste et continuaient d’armer des cohortes de Dash pour déverser sur leurs forêts des kilomètres cubes de poudre blanche qui teintaient les épicéas, les douglas et les bouleaux bien au-delà du cercle polaire. On avait l’impression qu’on avait commencé – par en haut, par le Nord – à repeindre la planète. Et pourquoi pas ? Peut-être que le fait de repeindre en blanc l’ensemble des continents pourrait permettre un meilleur réfléchissement des rayons solaires permettant à terme d’inverser les processus et de refroidir nos environnements. Les scientifiques pensaient même que la couleur blanche utilisée par les Canadiens allait entraîner le retour au passage du Nord-Ouest tel qu’on l’avait connu au début du siècle dernier.
Les forêts ne furent pas les seules à brûler durant cette année de 2024. Le dérèglement climatique ne produisait pas seulement des vagues de chaleur de plus en plus importantes, il modifiait aussi le rythme des saisons, les périodes des moussons, la force des ouragans et des typhons sur tous les continents, et même les courants marins. On savait que le Gulf Stream serait perturbé un jour ou l’autre. Chaque jour de 2024, on put mesurer son ralentissement qui prenait des proportions exponentielles – peut-être aggravé par le “blanchiment” d’une grande partie du Canada – si bien qu’au début de l’automne, le Gulf Stream s’arrêta presque complètement et débuta, vers la fin de septembre, une vague de froid sans précédent qui mit toute l’Europe en frisson. Dès le début de novembre, on put relever des températures de -35 dans la ville de Madrid et jusqu’à -50 au Danemark et en Suède. Les lacs, les rivières et les fleuves étaient gelés et toutes les centrales hydroélectriques à l’arrêt. Les glaces, qui avaient pris autant la mer Méditerranée que l’Atlantique Nord (on pouvait maintenant circuler en camion de Gibraltar à Tanger sur le détroit gelé), interdisaient aux tankers d’acheminer leur pétrole et la Russie conservait l’intégralité de sa production de gaz pour sa consommation personnelle. Beaucoup de centrales nucléaires se trouvaient à l’arrêt car les concepteurs n’avaient pas prévu leur fonctionnement sous des températures aussi basses. Le froid sévissait à tel point que les populations ne savaient plus comment se chauffer et, après avoir brûlé leurs meubles les gens qui ne pouvaient pas s’enfuir vers les tropiques commencèrent, comme dans le roman Les combustibles d’Amélie Nothomb, à brûler leurs livres (certains avaient même commencé à les cuisiner), et quand cela fut insuffisant on les vit dans beaucoup de villes s’attaquer aux bibliothèques municipales pour trouver sur les rayonnages de quoi se chauffer. C’était le début d’un épisode affligeant qui, vous le savez tous, allait durer 30 ans.
Bravo Hermano ! Je me sens incapable de faire un tel travail…
Quand la Seine sera bleue, alors les animaux n’auront ni queue ni tête et les vaches seront bien gardées…
Quand Monsieur Propre et ses agents chimiques
Madame la Maire et ses agents techniques
Coloreront la Seine d’un beau bleu électrique
En vue de présenter de chics Jeux Olympiques
Alors on verra des animaux acropathes
Des N’a qu’une aile, N’a qu’un oeil, N’a qu’une patte
Flotter comme des ludions acrobates
En égayant des eaux autrefois bien plates…
Au firmament brilleront des médailles d’or
Visiteurs dedans et Parisiens dehors,
Soutiers d’la République en faction sur le port
Pour que flottent bien haut, les bannières du sport.