Dans ce nouvel atelier d’écriture en ligne, vous allez vous laisser inspirer par un outil que vous aurez choisi.
Voici une liste d’outils :
une échelle, un burin, étau, une fourche, une pompe à vélo, un râteau, une faux, une pioche, des ciseaux, un cric.
Choisissez-en un qui vous inspire, puis réalisez les étapes suivantes :
Si vous préférez, vous pouvez choisir un autre outil à votre convenance.
1 – Pour chacun des trois débuts de phrases suivants, faites 4 propositions.
Une phrase pour chacune de vos propositions :
Un ou une… nom de l’outil choisi, c’est comme …
-
- …
- …
- …
- …
Par exemple :
Une fourche, c’est comme le grand harpon de Neptune quand il vient faire les foins.
Une fourche, c’est comme un râteau qui deviendrait chauve.
etc…
Un ou une… nom de l’outil choisi, cela me fait penser à …
-
- …
- …
- …
- …
Un ou une… nom de l’outil choisi, on pourrait s’en servir pour …
(n’hésitez pas à faire des propositions hardies, inattendues, poétiques, …)
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- …
- …
- …
- …
2- Choisissez maintenant une proposition dans chacune de ces trois listes, soit 3 propositions.
Pour chacune de ces trois propositions, développez en écrivant un texte.
(taille illimitée, minimum 15 lignes)
3- En conclusion, soulignez une ou deux phrases dans chacun de vos textes.
En utilisant ces phrases, rédigez un texte de synthèse, une sorte d’essai sur cet outil.
Les versions surréalistes sont admises !
4- Merci de poster tous vos textes dans la boîte de commentaires ci-dessous
ou, si vous préférez, dans la rubrique « Textes d’atelier / Ébauches ».
À vos plumes, à vos claviers ! Nous sommes impatients de vous lire ! 🙂
La faux
Une faux, c’est comme un couteau au bout d’un manche
Une faux, c’est comme un vrai outil
Une faux c’est comme une tondeuse d’autrefois
Une faux d’aujourd’hui, c’est comme une faulx d’autrefois
Une faux cela me fait penser à un rasoir de la nature
Un faux cela me fait penser à la grande faucheuse
Une faux cela me fait penser aux blés qui ondulent sous le soleil de juillet
Une faux cela me fait penser aux serfs se révoltant contre leur seigneur
Une faux on pourrait s’en servir comme cure-dents
Une faux on pourrait s’en servir pour appuyer ses arguments quand ils sont faux
Une faux on pourrait s’en servir pour pêcher le poisson dans une rivière
Des faux on pourrait s’en servir comme des béquilles, quand on s’est cassé une jambe
Une faux, c’est comme un vrai outil, ça, c’est ben vrai, j’aime mieux l’avoir entre les mains que la voir entre celles de la grande faucheuse, d’autant que si je m’en sers comme cure-dents cela pourrait faire l’affaire de la grande faucheuse. Il ne faut pas pousser grand-mère dans l’escalier ni sur une faux, si on veut qu’elle profite de l’ondulation des blés sous le soleil de juillet. Je pense que tout ce que j’écris là n’est pas faux…
Ne m’obligez pas à m’en servir pour appuyer mes arguments !
Bravo Loki ! Que voilà un bon début, et en plus la présentation (mise en page, police) est impeccable !
Mais je reste un peu sur ma fin car je crois que tu as oublié le plat de résistance : l’étape numéro 2.
Si tu veux, je peux choisir pour toi les 3 propositions à développer.
C’est cela que nous avons fait en atelier, mais tu peux en choisir d’autres qui t’inspirent davantage…
Une faux, c’est comme un vrai outil, … … …
Une faux, cela me fait penser aux blés qui ondulent sous le soleil de juillet … … …
Une faux, on pourrait s’en servir pour pêcher le poisson dans une rivière … … …
Un Loki en son gîte songeait
(Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ?)
Ce Loki dont je parle n’est pas le dieu de la malice, de la discorde et des illusions de mythologie nordique.
Le feu, la glace, la magie, le chaos, la destruction, la métamorphose et le changement ne sont pas son truc.
Il ne s’est jamais métamorphosé en puce, cheval, saumon, moustique, phoque, oiseau ou femme.
Mon Loki est un scribouillard qui a la prétention d’écrire des nouvelles et de faire l’exercice périlleux de penser.
Il se trouva donc que fut soumis à un non-Dieu, pourtant humain malicieux l’affirmation : « Une faux, c’est comme un vrai outil ».
Il a sans dire que cette affirmation fut jubilatoire pour les neurones de Loki.
Outre l’opposition des mots dans cette affirmation, s’ouvrait, pour l’être, pensant, d’un certain âge, un champ de réflexion immense.
Cela serait faire injure de penser que Loki ne connaissait pas la définition d’une faux.
La faux (ou anciennement faulx) est un outil manuel agricole utilisé pour faucher l’herbe lors des fenaisons, et les céréales lors des moissons.
S’arrêter là serait un peu réducteur.
Comment parler de faux sans parler de faucille ?
La faucille est un outil de cultivateur, proche de la faux, utilisé pour moissonner les végétaux.
Quelle est la différence entre une faux et une faucille ?
Avec la faux, on coupe à la base des tiges d’un grand coup de lame qui frappe le grain sur pied ; avec la faucille, au contraire, on scie une poignée de tiges que le moissonneur tient solidement dans sa main libre.
On ne peut oublier les outils dérivés de la faucille.
Le croissant, goui ou gouillard est une faucille à long manche qui sert à élaguer de petites branches hautes ou à débroussailler des talus ; la serpe ou volant, à lame plus épaisse, sert couper du bois, tailler les arbres, élaguer des branches…
Tout cela est long, mais bien vrai !
Comment, à ce moment ne pas penser à la serpe ?
Une serpe est un outil agricole et forestier polyvalent, à lame épaisse et large, et au tranchant long et courbé à son extrémité, traditionnellement utilisée pour la coupe du bois.
Avec une imagination débordante, certains proposent une utilisation inattendue de la serpe :
« On pourrait se servir d’une serpe pour couper la parole aux vieilles chouettes médisantes, non ? »
Et que dire de la serpette ?
Mais que dire, d’un autre outil, le marteau que certains dans l’histoire ont associé à la faucille, pour illustrer le combat du prolétariat contre le capitalisme ?
Les ouvriers et les paysans en lutte contre l’oppression !
La suite au prochain numéro !
Vous avez mis la barre bien haute ! Quelle est la durée de vos ateliers ? Vos participants sont vraiment doués s’ils arrivent à exécuter toutes vos consignes en un atelier…
Merci Loki d’en avoir rajouté une couche (tiens, pourquoi pas le pinceau ?).
Les ateliers en présence durent 3 heures, mais on attend un peu les retardataires et on ne se prive pas de parler aussi de choses et d’autres, c’est pourquoi pour celui-ci par exemple nous nous sommes arrêtés après l’étape 5. Et quand on voit que les participants sont bien lancés dans l’écriture on donne un peu plus de temps.
Tu trouveras le scénario détaillé avec le timing ici.
Une pompe à vélo c’est comme un espoir pour continuer d’avancer.
Une pompe à vélo c’est comme un outil utile pour gonfler une roue.
Une pompe à vélo c’est comme une bouée de sauvetage quand on est à plat.
Une pompe à vélo c’est comme un symbole de progression.
Cela me fait penser à un bâton magique.
Cela me fait penser à une histoire qui peut continuer.
Cela me fait penser à un début d’aventure.
Cela me fait penser à un renouveau.
On pourrait s’en servir pour regonfler un moral en berne.
On pourrait s’en servir pour rebooster un égo terne.
On pourrait s’en servir pour redonner du relief à un paysage ennuyeux.
On pourrait s’en servir pour redonner du volume à un soufflé trop vite redescendu.
Une pompe à vélo c’est comme une bouée de sauvetage quand on a un pneu fatigué.
Depuis mon levé, je ne pense qu’à une chose « une tartelette au citron de chez Mathias » ! je suis gourmande, c’est un fait. Mais peu importe, par les temps qui courent je suis une férue des plaisirs simples ! En effet la pâtisserie a ré ouvert ses portes depuis quelques semaines, après de nombreux jours de fermeture pour cause de rénovation. Leurs entremets délicats et savoureux ont, depuis longtemps fait des adeptes, la queue à rallonge le dimanche matin, ne fait que confirmer qu’un peu de sucre de temps à autres, est un plaisir qui se partage en famille ou entre amis ! Moi y compris. Le temps est radieux et je décide d’y aller en vélo.
La promesse sucrée de mon petit péché de gourmandise me remplie d’allégresse ! je sautille jusqu’au garage pour récupérer ma bicyclette ! Mais là ! Quelle déception ! La roue avant est à plat. Mon désenchantement s’accentue ne sachant dans quel endroit j’ai pu ranger la pompe à vélo.
Désillusion totale quand au bout ¼ d’heure mes recherches restent infructueuses.
Soudain je l’aperçois coincé entre deux cartons ! Mes espoirs sirupeux, me laisse entrevoir une fin savoureuse à mon envie de douceur sucrée, sitôt mon pneu regonflé. J’enfourche mon destrier à roues et il ne me faut que quelques minutes pour atteindre ma destination. J’en ressort plutôt fière d’avoir réussie à sauver ma petite lubie gourmande. La dégustation en sera d’autant plus savoureuse.
Cela me fait penser à une histoire qui peut continuer.
Je décide par un dimanche ensoleillé, sous une température tout à fait acceptable pour un mois de mai, de partir de Bordeaux avec ma fille. Pour rejoindre Lacanau en vélo. Départ à l’aurore pour profiter de la journée. Après avoir rempli notre sac à dos de gourdes et de divers bâtonnets de céréales, nous sommes prêtes à partir. Premier arrêt à la station orbitale qui borde la Jalle à St Médard. Ma fille est essoufflée, râle en disant que son vélo n’avance pas et qu’elle est déjà fatiguée ! En y regardant de plus près, je m’aperçois que son pneu arrière est dégonflé et je comprends sa mauvaise humeur ! De plus, ni elle ni moi ne possédons de pompe à vélo !
La randonnée s’annonce compromise. La journée sympathique que j’avais projetée à travers la forêt jusqu’à l’océan, s’effiloche peu à peu et l’humeur de ma fille n’arrange rien. Soudain j’aperçois un groupe de cycliste et mon espoir renaît !! Effectivement, le petit groupe est bien mieux équipé et prévoyant que nous, j’en ai presque honte. Car le minimum pour un cycliste même non confirmé, c’est quand même une pompe à vélo !! En quelques minutes, le pneu et notre moral s’en trouvent regonflé. Nous les remercions chaleureusement. Notre petite aventure cyclotouristique peut continuer sous de meilleurs auspices. Nous pouvons à nouveau, rêver de se régaler d’une glace bien méritée devant l’océan !
On pourrait s’en servir pour regonfler un moral en berne
Certains jours tout parait terne et insipide. Le temps est maussade les informations tristes ! vous recevez une carte d’Australie de l’une de vos amies, partie faire un road trip avec son fiancé
« Temps merveilleux, paysages idylliques » Bref tout est extraordinaire ! Et pourtant vous n’arrivez pas à vous réjouir de son bonheur. Vous avez invité vos collègues de bureau à déjeuner, votre table est impeccable. Pourtant un cataclysme culinaire est en train de se jouer dans la cuisine !! Votre soufflé de famille ne monte pas ! L’infamie vous guette, mais quoi faire ? Un soufflé plat, ne risque t’il pas de jeter l’opprobre sur la famille ?
Soudain, coup de téléphone. C’est mes filles, elles descendent le week end prochain, je ne les ai pas vu depuis deux long mois ! Là, tout change, le temps me parait moins triste et je me réjouis pour mon amie qui, elle, a du soleil ! Chose incroyable mon soufflé à l’encéphalogramme plat gonfle sous mes yeux ébahis ! Une bonne nouvelle peut agir de façon spectaculaire comme une pompe à vélo sur de vieux pneus fatigués !
On peut observer plusieurs sens à l’utilisation du mot pompe à vélo. Il peut être vu comme un désir, un accomplissement, un espoir, une envie ou une récompense :
« Mes espoirs sirupeux me laisse entrevoir une fin savoureuse à mon envie de douceur sucrée, sitôt mon pneu regonflé. »
On peut le voir également comme un manque de prévoyance, un oubli, de l’amateurisme :
« Car le minimum pour un cycliste même non confirmé, c’est quand même une pompe à vélo !»
Il peut être aussi utilisé comme une métaphore :
« Une bonne nouvelle peut agir de façon spectaculaire, comme une pompe à vélo sur de vieux pneus fatigués !»
Voilà des histoires de pompes à vélo menées en grande pompe !
Que voilà de réjouissantes contributions !
@Loki, ton choix d’outil m’a fait bien rire, il te va comme un gant, toi qui est un scientifique. Bien sûr, tu as tout de suite établi le parallèle entre le nom de l’outil et la notion de vrai/faux; et ce, avec la malice qui te caractérise. L’utilisation de la faux en cure-dents m’a réjouie 😀 ! Il est bien vrai que c’est une invitation à faire venir la grande faucheuse ! Et j’ai apprécié ta revue de détail scientifique de la famille des outils tranchants. Sais-tu, pour en revenir à mon sujet bien-aimé des Landes de Gascogne, que les forgerons-taillandiers étaient les forgerons experts qui savaient forger des outils tranchants (taillant) ? Des personnes indispensables au travail des résiniers. Je te laisse le loisir de compléter ton étude par une annexe landaise à base de hapshot, bridon, etc. En tout cas, merci !
@Carinne, bienvenue à l’oasis et quelle belle entrée en matière ! Merci pour cette fantaisie joyeuse, débordante et pleine de poésie. Telle une artiste surréaliste, tu as lâché les rênes de ton imagination : un espoir pour continuer d’avancer, un outil pour redonner du relief à un paysage ennuyeux, pour redonner du volume à un soufflé trop vite redescendu… pour ne citer que quelques unes de tes métaphores surprenantes et réjouissantes.
Merci aussi pour l’effet de style poétique avec les allitérations plaisantes : On pourrait s’en servir pour regonfler un moral en berne, On pourrait s’en servir pour rebooster un égo terne.
Sans oublier l’humour et l’auto-dérision qui perlent ton récit, comme des petites billes de sucre gourmandes : Mes espoirs sirupeux me laissent entrevoir une fin savoureuse à mon envie de douceur sucrée, sitôt mon pneu regonflé.et Votre soufflé de famille ne monte pas ! L’infamie vous guette, mais quoi faire ? Un soufflé plat, ne risque t’il pas de jeter l’opprobre sur la famille ?
Si tu as envie de continuer sur cette consigne, tu peux encore plus partir dans un texte hautement surréaliste. Plutôt que de juxtaposer tes trois phrases soulignées, tu peux les lier de la façon la plus fantaisiste qui soit.
En tout cas, merci et au plaisir de te retrouver sur l’oasis !
Merci Maryline pour ton retour,j en attendais pas tant et je suis ravie de tous tes commentaires !!
Merci également à Loki pour son accueil
Bravo pour ces libres divagations sur les outils. J’avoue avoir essayé avec le burin mais jugeant mon texte d’une grande platitude je n’ai l’ai pas publié. La faux et la pompe à vélo, deux outils et deux souvenirs de mon enfance qui restent curieusement liés, car j’ai connu le temps des fenaisons avant l’arrivée des tracteurs dans une campagne il est vrai un peu reculée. Et les balades sur nos vieux vélos dans cette même campagne l’été, embaumées par le parfum des foins, couchés par la faux au soleil de juillet, avec ces haltes forcées pour cause de pneu dégonflé ou de chambre à air défaillante, et ces coups de biceps cadencés pour compenser la fuite du raccord de l’unique pompe à vélo qui se trouvait encore accrochée, comme par miracle, au cadre du plus prévoyant, ou du moins négligeant, d’entre nous.
Merci Loki et Carinne.
Merci Chamans pour ce joli souvenir raccordant nos deux histoires, c’est touchant,et, nombreux sont les souvenirs pour les personnes qui ont vécues à la campagne et dont je fais partie !