Avril 2025 Atelier d’écriture En chanson
Ça s’en va et ça revient, c’est fait de tous petits riens comme une chanson populaire… C’est ce que tu dis avec ce petit air hautain qui prend tout à la légère quand il s’agit des autres. Oui, on peut le voir comme ça, c’est vrai, la chanson populaire est composée de mots simples mais au moins ils sont entendus et compris, et surtout ils résonnent beaucoup plus que tes mots complexes et alambiqués que tu emploies sans arrêt. Ne vaut-il mieux pas appeler un chat, un chat ? Et parfois se laisser entraîner par le rythme et l’ambiance ? Mais dans quelle consigne de gare ou d’aéroport as-tu laissé ton cœur ? Bien sûr les choses reviennent en ritournelle mais à chaque fois sous un autre aspect différent. On progresse, on s’allège et nous changeons.
Mais toi, changes-tu ?
J’aurais voulu changer j’aurais voulu te plaire et partager tes rêves. Dommage je t’ai froissée bousculée j’ai voulu faire professeur tu as raison j’ai oublié mon cœur pour ne plus avoir peur. C’est promis je vais faire des efforts et notre prochain chat on l’appellera ” un chat”, on partira danser on fera des bébés.
J’aurais voulu changer j’aurais voulu te plaire et partager tes rêves.
Ophenix et Bernard
*
La vie c’est plus marrant, c’est moins désespérant en chantant. Une mélodie sur des
pleurs pour penser à la pluie, une musique sur l’ennui pour un début de rêverie.
Vocaliser sa colère ça peut plaire voire amuser et la colère s’envole et papillonne,
quelques accords majeurs on va bientôt penser au bonheur. Au bonheur de chanter,
sans s’arrêter, pour oublier le passé les fêlures, pour panser les blessures pour
penser au futur. Chanter c’est parler en couleurs faire vibrer les mots pour qu’ils se
mettent à danser. Sur le fil du tempo ils s’accrochent triple croche et nous décochent
le temps d’un sourire des flèches enchantées. Pour tomber amoureux ?
Bernard
Réponse d’Ophénix
Un sourire, une esquisse
un sourire dans tes yeux
déjà langoureux
Un sourire, une esquisse
et tout glisse, s’agite en trille,
en staccato en vibrato
En rythme en cadence
les mots chantent
se retrouvent s’enchantent
la vie frétille en do majeur
la vie s’incline en do mineur
Un sourire, une esquisse
le futur se dessine
sur tes mains
dès demain
Ophénix
*
M’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi…
Le temps s’est écoulé, tu es restée,
en jardin extraordinaire l’ordinaire s’est transformé
Cinq minutes devinrent cinq années.
Et puis un matin (j’aurais pas dû l’ouvrir cette lettre),
un matin (pas comme ceux où les rires et les jeux éclaboussaient notre horizon),
non, un matin de rien, j’ai lu, j’ai su
Je ne te dirai plus « Viens, je t’emmène faire un rêve plus loin »
je ne t’ai jamais revue. Légère tu es partie.
Temps imparti sans doute.
Et maintenant, que vais-je faire ?
Les heures plombent les journées
mon cœur de battre semble s’arrêter.
De trop d’hivers, d’espoir, d’ivresse
je m’affaisse et glisse vers l’oubli.
L’oubli de moi
l’oubli de toi
de nos nuits de nos vies de nos cris…
sans sursis
l’oubli…
Qu’on me donne l’envie
Juste l’envie.
Ophénix
*
Emmenez-moi au bout de la terre là où plus belle sera la lumière, loin des villes et des poussières qui chaque jour un peu plus nous enterre.
Voyage, voyage plus loin que la nuit et le jour, voyage au large, pas en marge des rêves trop courts, nage par-dessus le ciel et les arcs-en-ciel qui font fête pour toi au plus grand des soleils.
Sans bruit, je quitte la maison, tout est gris dehors, il n’y a plus de saison, il n’y aura plus d’encore. Je pars, le vol de nuit s’en va. Trop tard, pour de nouveaux ébats.
Puisque je pars en voyage, puisque nous nous quittons ce soir, puisque se tourne la page, sur un simple bonsoir, on s’en ira toute la vie danser sur nos mélodies sans aucun regret, celles que chacun a su faire chanter avec tant d’amour et de félicité.
Ophenix
**
Merci Ophénixs et Bernard pour cette jolie balade en chansons. Au-delà de leur poésie et de leur pouvoir d’évocation propres, les extraits de chansons nous emmènent vers des territoires personnels qui ravivent beaucoup de souvenirs et d’émotions. C’est un terreau riche et joyeux pour des ateliers où tout le monde finit … en chantant, car la vie c’est plus marrant, c’est moins désespérant en chantant (lalalère…)
Ah ! Les chansons!
Après de longues hésitations je ne résiste finalement pas à la publication des paroles d’une chanson écrite il y a quelques années, sur ce thème justement, que je viens de modifier légèrement.
La drôle de question
Tous deux dans la voiture ils revenaient du foot
C’était leur rituel leur petit bout de route
Un instant de bonheur de douce connivence
Et ce mercredi là ils roulaient en silence
Quand tout à coup survint la drôle de question
Dis moi papy pourquoi tu écris des chansons
Le vieil homme au volant n’y avait jamais pensé
Cet âge a le secret des questions insensées
Une chanson mon garçon ce n’est pas très sérieux
Ça te prend par la main faire un tour dans les cieux
C’est un truc rigolo qu’on chante à l’unisson
Ou qui rythme à tue tête les gestes d’un maçon
Une chanson c’est un jour une hirondelle bleue
Qui porte sur son dos les mots des amoureux
Quelques vers anodins et un petit refrain
Pour narguer le destin faire la nique au chagrin
Une fleur sur la peau d’une fille au printemps
Un moment où l’on croit qu’on a toujours vingt ans
Soudain l’homme se tut resta dans ses pensées
Que sait-il cet enfant de nos amours blessées
Une chanson c’est un soir le vol d’un aigle noir
Qui couvre de son aile l’ombre du désespoir
Un accord de guitare où accrocher sa peine
Le cri de la révolte pour desserrer les chaînes
Une chanson mon garçon ce n’est pas très sérieux
Ça te prend par la main faire un tour dans les cieux
Une chanson c’est un jour une hirondelle bleue
Qui porte sur son dos les mots des amoureux
Une fleur sur la peau d’une fille au printemps
Un instant où l’on croit qu’on a toujours vingt ans
Mais regarde là bas quelqu’un lève sa main
Ma fille ta maman à mercredi prochain
@Chamans Oh ! Mais quelle adorable chanson qui balance bien, tendre et poétique. Il ne nous manque que la musique!
Elle mérite que tu la publies en texte principal et pas seulement en commentaire.