Elle est immobile
Les yeux baissés
Un sourire diaphane orne sa bouche
Un mince jonc serti d’un pavot d’or
Lui enserre la tête
Sa mantille blanche
Dentelle arachnéenne
A glissé
Révélant son ample chevelure
Alourdie de parfums
Elle a les mains jointes sur son bouquet
Mauves glycines, arums mêlés d’ancolies
Sa longue robe crème brodée de soie
Chatoie au ponant passé
Écharpes de brume
En lambeaux évanescents
Disparaissent
Un herbier lui caresse doucement la joue
Nymphéas et lotus murmurent des réponds aux carpes balbutiantes
Qu’est ce là ?
Elle git entre deux eaux
Ophélie, ivre de douleur et folle de chagrin
A réduit en miettes son destin
Elle s’est noyée, tantôt.
Vraiment très joli, léger et diaphane comme une mort scénarisée qui me ferait un peu penser au “Dormeur du val”.
J’ai beaucoup aimé comtempler cette Ophélie sans savoir à quel peintre l’attribuer.
lire aussi : https://www.poetica.fr/poeme-1034/arthur-rimbaud-ophelie/
Merci Hermano.
Je ne me suis pas inspiré d’un tableau, non, je me suis attachée à l’ écriture de ce texte à restituer une vision et à créer une atmosphère.
Tu dis avoir voulu restituer une vision et à créer une atmosphère. Tu y as parfaitement réussi.
Peut-être par des images aussi fortes que
“…son ample chevelure
Alourdie de parfums”
Merci Tanagra
Merci Chamans de ton commentaire agréable et bienveillant comme d’habitude.
Celà me fait chaud au cœur.
J’ai lu ton poème avec beaucoup de plaisir ; ça me fait penser à un tableau ; mais il ne fait pas seulement appel à la vue ; le sens olfactif est sollicité ; l’ouïe, de manière imaginaire ; le toucher ; c’est , je trouve, très beau.
Merci, Tanagra.
Quelle beauté, ce poème de Rimbaud!
J’ai dû le lire dans ma jeunesse, mais le lire aujourd’hui, dans le calme
et sans obligation, seulement par goût et par curiosité, c’est autre chose!
Merci Nima.
Que l’année te soit douce !