En pâle hommage à Frankétienne, haïtien devant l’éternel.
En fouillant entre les malambreuses et les carandouilles il était enfin arrivé à trouver ce qu’il cherchait : une vétillaire friouchante qui lui permettrait de réssouvir sa soif. Mais encore fallait-il qu’il parvienne à la fritonner pour qu’elle donne tout son jus.
Il savait comment faire : il fallait tenir fermement la mousselure puis la foutrebouler d’un seul coup. Il y arriva et il sentit la marandelle chaude et ambrée de la vétillaire lui courir dans la gorge. Un farivage chaud qu’il n’avait pas goûté depuis fichtre belle, depuis que les mirantoles l’avaient envoûgavé dans ce porcénile puant. Des mois et des mornilles sans voir éclore les pourcivencelles, sans respirer les franchemouilles. Oui, cette odeur de la franchemouille, qui délouvinait d’entre les perlin-pinpins de ses maîtresses, jamais il ne l’avait fombourlée. Pendant tout ce temps, elle avait envistourné ses songes.
Il se sentit apaisé par la moulosité du breuvage qui crépilovait jusqu’à ses entrailles et il ferma les yeux. Tout bourreflashait douloureusement dans sa tête. Il reconfilait tout ce qui s’était passé depuis son dernier matin-bonheur, quand les mirantoles l’avaient estarpaulé brutalement sur le sable, alors qu’il faisait l’amour avec la fée-négresse, une prodigalesse inoubliable qui savait vous enculboiter tous les niveaux du ciel.
Empongé sur la femelle, en pleines volucités, il n’avait rien vu venir, quand un boum-boum tabarot derrière la tête l’avait empistouflé dans un rêve stelloïde, carfuleux.
Il s’était retrouvé emplingoté sur le sol linoussiéreux d’une case. Les mugrules pullulaient si bien que son Jean le Bon n’osait plus sortir de sa farzoulette pour pisser.
Par bonheur, un bouquet d’amazones jouissonneuses l’avait tiré embringlement de ce mauvais pas en le sifflurant aux mirandoles qui en étaient restées méduflettes.
Il s’était de nouveau retrouvé embingé à fond de case pour un traitement inattendu : pendant quatre lunes épopiques, il avait été empitoyé chaque jour par douze femelles : elles le lavonnaient, le massuilaient, le redoucissaient de cataplasmes de bichonouille aux ambifoutres disposés aux points érotégiques de son corps.
Bien sûr, c’était bon ! Doux comme les cochemèles de son enfance, quand sa mère le triffitouillait de partout !
Sa peau, frottée de pulpe de giganbole, une sorte d’amande-figue, devenait douce comme les brasdessous d’une starenpoule hollywodienne, comme les creusainiques d’une piéta vaticanaire. Il se laissait faire. Son Jean le Bon était plus lisse et plus polissorieux que le fruit du bananier. Il était prêt, les amazones jouissonneuses le savaient. Il serait le reproducteur, le Big-Papa, le fitrounesque chevaucheur de ces dames, l’archicouille !
Nonobstant les agréments d’une telle califesture, il finissait par s’emmernuyer à douze copulats les vingt-quatre heures. Sa vie était roudoudousque et foufounnante mais il ne filtronnait jamais le jour, embingé qu’il était sous cette cohorte femellesque, dans cette enfiladerie vautride. Braisoudille jour et nuit, il était épuisé de fornipuler ainsi, bien que ses clientes fussent plus aventissaires et imaginoleuses les unes que les autres. Il se sentait aussi avouchiffé que s’il était passé sous un train.
Un mardi, oui un mardi, son Jean le Bon était tellement enflitouillé qu’il n’y tint plus, il emistourna sa glissulante gardienne d’un lichoungus dont il était devenu expert et la fligorna, pantelante, avant de s’escarmouiller à l’anglaise dans la jungle.
Libre !
Un sentiment amphitrônesque de liberté l’avait entourbîné pendant les premières heures. Ne sachant où dégouzoner pour échapper aux amazones boulifères, il avait escaminé toutoudroit dans la jungle. Il espérait rabobiner sa tribu, les Tonton-bénis, mais il ne trouvait pas son chemin dans le vestibulage enfitrouillé de la jungle. Il connaissait pourtant boududoiement toutes les plantes : la scrofuloteuse bringoulée, la mesempistache solifale, et toutes les baranfiliacées dont les ramages plongeouillaient vers le sol, s’offrant à des Joniwesmuler de passage, ces singes érectophiles qui tourvolaient d’habitude dans la région. Mais son chemin, il ne le reboulochait pas.
Les yeux toujours aussi fermés que des clangsternes, allongé sur un lit de virtouzelles couleur peau de mophuse, il se demandait s’il n’avait pas abusé de la vétillaire friouchante.
Une patrouille de Tonton-bénis qui s’était aventourisquée jusqu’à la frontière des amazones l’escourbit là, encore sous l’influence de la vétillaire. Notre homme reconnaissant accepta de les mourbir jusqu’au village où ils furent reçus par une hyprocession caramboleuse. L’enfant profusif était en frangitude au village. Toutes ses anciennes bolutresses lui bonbonnèrent une partie de vazyvazy, mais il remucula, son Jean le Bon en avait trop bavouzé, il était sec comme les ruisseaux à l’étiage, comme les barbouzins de la forêt après un été moli-molo.
Désormais, il ajoubarre tout seul dans sa case, il n’émichaude plus, il est devenu un vieux sage qui regarde le monde. Son esprit est maintenant aussi lissendoux que son corps apaisé.
Quelquefois, quand il va rabouliner dans la jungle près de la frontière, des jouvicendelles toutes coltimajeuses comme lui, borlifourmes comme lui, à la peau musardesque comme lui, le regardent avec respect. Elles l’appellent Papa, et il leur sourit.
Je suis époustouratif de cette sanjaillante poétrose, si filmatiquement érotésique !
Ce n’est qu’un pâle moquenterre.
Bravo Hermano !
Ayant une méconnaissance totale de Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent dit Frankétienne, ce poète, dramaturge, peintre, musicien, chanteur et enseignant haïtien et la culture de ce pays m’étant parfaitement étrangère, il m’est parfaitement impossible d’apprécier à sa juste valeur cette nouvelle.
C’est quasiment de l’hébreu pour moi…
Bravo Hermano.
Inventif et jubilatoire.