Une croisière de rêve
Ce matin Théo se réjouit de la journée qui l’attend. Il s’est levé aux aurores pour gagner le vieux port et y embarquer sur la goélette de ses rêves.
Il est six heures du matin. Marseille resplendit sous le soleil méditerranéen. La cité phocéenne s’anime déjà à cette heure, particulièrement le port. Des sons, des voix, des couleurs, des voiles claquent.
A bord, Julie s’étire dans sa cabine. Elle qui, couche tard, se lève rarement tôt ne veut pas manquer ce matin, le moment où le bateau de croisière va appareiller et passer avec élégance les canons du Prado, puis les îles du Frioul, filant sur la grande bleue. Julie a embarqué la veille avec ses parents, et a fait de premières rencontres à bord. Impossible de s’ennuyer. De belles vacances en perspective.
Dans le détroit de Gibraltar à des dizaines de miles marins de là, les deux orques batifolent, se livrant déjà à des courses poursuites, se bousculant l’un l’autre et se frôlant de leurs larges nageoires. Deux copains. Ils sont superbes et effrayants. La mer aux sombres reflets tour à tour turquoise, émeraude et bleu sombre, est leur monde.
A la capitainerie, c’est l’heure de la relève. On échange en riant ou en râlant sur les arrivées et départs du jour. Notamment il y a le Pompilia, que tous admirent, magnifique goélette, copie conforme du célèbre voilier d’un fameux compétiteur des mers, disparu mystérieusement, il y a quelques années.
Le Pompilia affrété donc, par un Club de Vacances pour sa clientèle de luxe, doit son nom à son port d’attache initial, un village grec lointain. Il va appareiller ce matin avec à son bord de riches passagers aimant faire la fête, une équipe d’animateurs du Club triée sur le volet et un équipage d’une cinquantaine de marins capables de faire face à tous les caprices possibles de la méditerranée puis de l’océan atlantique et de leurs passagers. Destination les Caraïbes. Là-bas, tout l’hiver, le bateau enchainera différents circuits d’île en île entre les Antilles et le Venezuela. Puis au printemps, nouvelle transatlantique pour regagner le bassin méditerranéen, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce…jusqu’à l’automne où il retraversera en sens inverse.
La goélette est un cinq mats tout blanc, aux boiseries précieuses mais ses instruments de bord sont à la pointe du progrès technique, notamment ses sonars, le RDF 2024, bijou de technologie embarquée. C’est un voilier équipé des meilleurs automatismes et moteurs électriques pour faire face à tous les aléas météo et passer d’une énergie à une autre, respectant ainsi écologie, et le programme prévu, les escale, les excursions et animations programmées en mer du catalogue.
Théo s’installe dans le local de navigation fasciné par les instruments et assiste au briefing matinal. Il a remplacé la veille, au pied levé, un technicien radio souffrant. Une chance à ne pas manquer. Bien accueilli, Il échangera ensuite rapidement avec l’autre navigateur, son binôme, sur la route à suivre et les prévisions météo. Ils testent ensemble tous les équipements. Tout va bien, pour rejoindre leur destination, via les côtes espagnoles, le détroit de Gibraltar, et enfin l’Atlantique.
Au petit déjeuner, Julie retrouve son père et lui demande :
- Papa, quand on sera partis, tu crois que l’on pourrait aller voir les marins, l’équipage? Visiter le navire ?
-
Je ne sais pas ma chérie, je demanderai si une visite est programmée. Je peux voir avec le commandant. Tu sais, leur rôle est technique, ils ne sont pas membre du Club, donc sont rarement en contact avec les vacanciers.
Julie a aperçu de loin certains marins et est tombée sous le charme de leur uniforme blanc et bleu et leur peau hâlée. Elle a 20 ans, adore la photo, notamment les portraits, et rêve d’aventures en mer.
Les orques ont commencé leur journée avec une petite idée, après avoir observé les environs. La mer est calme aujourd’hui, même dans le détroit. Donc ils s’ennuient un peu, quand le premier bateau de plaisance pointe son nez. Leur mère leur a un jour montré ce qu’ils ont pris pour un jeu. Ils ne savent pas qu’enfant elle a été longtemps captive dans un parc aquatique à Nice, en a beaucoup souffert et gardé rancune envers les humains.
Ils observent, passent et repassent autour du bateau au grand émerveillement des plaisanciers qui les prennent en photo à chacun de leurs passages, impressionnés. Les enfants tapent des mains, font les yeux ronds et crient, excités, tandis que leurs parents les tiennent fermement. Personne n’a jamais vu d’orques d’aussi près. Des dauphins, oui, et ils adorent, mais des orques…
Le catamaran d’une quinzaine de mètres d’envergure, tangue, roule, et le skipper maintient le cap au mieux. Un orque après l’autre frôle le bateau et génère de gros paquets de mer. Après plusieurs passages, les plaisanciers ne rient plus du tout et se taisent, effrayés au vu de la taille de ceux qu’ils considèrent désormais comme des agresseurs.
Le skipper très inquiet, fait intérieurement une prière en changeant de cap. Il vise la côte la plus proche et parvient à se réfugier dans une anse de faible profondeur d’eau, espérant que les orques ne puissent le suivre.
Après un joli départ matinal du port de Marseille, accompagné de la fameuse musique de Vangelis du film « Christophe Colomb » Conquest of Paradise, diffusée majestueusement sur les ponts du Pompilia, à chaque départ d’un port, la grande goélette trace sa route silencieusement de toute la puissance de ses moteurs électriques tout d’abord, à bonne vitesse. Puis en pleine mer l’ordre est donné de hisser les voiles car le vent porte bien aujourd’hui.
Les vacanciers apprécient. Les voiles déployées sur les cinq mats se découpent sur le ciel azuré et offrent une sensation magique. Plusieurs groupes se forment. Certains au buffet du petit déjeuner, d’autres prennent des photos, d’autres encore plus pragmatiques, vont s’informer à la réception de l’heure d’arrivée aux Baléares, ce soir escale prévue à Ibiza.
Julie s’est inscrite à la visite complète du bateau de croisière qui aura lieu vers 16h00. Elle va pouvoir compléter sa galerie de portraits, et faire des repérages…
Après encore quelques sauts et remous derrière le catamaran, les deux orques ne pouvant le suivre, et peut-être inconscients de l’effet qu’ils produisent auprès des humains poursuivent leur chemin en mer.
Après le départ des orques, le bateau de plaisance se rapproche de la côte et se met au mouillage. Il regagnera le prochain port en longeant au plus près le rivage, ses passagers étant quitte pour une bonne frayeur.
L’escale de la Pompilia à Ibiza a été une réussite. Une soirée festive à bord ou en ville au choix des uns et des autres.
Julie a pu visiter le bateau, comme elle le souhaitait tant, et photographier les membres de l’équipage dans leur environnement de travail.
A terre, le soir, elle a croisé Theo dans un bar et ils ont passé la soirée ensemble, avec d’autres jeunes. Julie écoute avec intérêt leurs histoires de marins, pose des questions, et se rend compte de l’importance de la technologie en mer et du sentiment de responsabilité d’un équipage et de son esprit collectif. Ils sont plein d’anecdotes sur les aléas météo et les imprévus rencontrés lors de leurs voyages.
Ils évoquent la prochaine traversée du détroit de Gibraltar, les vents, les courants lorsque méditerranée et atlantique se rencontrent, en cherchant à impressionner les filles. Mais sur le chemin du retour, Theo qui a pris la main de Julie, la rassure en aparté.
- Avec le commandant, les officiers de bord très compétents, nos super radars et sonars, notre ordinateur géant qui gère les 2500 m2 de voiles, nous ne risquons rien d’autre qu’un peu de remous si la mer est agitée. Nous trouverons la meilleure voie. C’est un bon bateau, tu sais, plein de ressources. Allonge-toi dans ta cabine si ça bouge un peu et que tu as le mal de mer. Je passerai te voir dès que possible, ajoute-t-il avec un clin d’œil charmeur.
Julie lui sourit et, en son for intérieur, se demande à quel point ses vacances seront agréablement pimentées.
A l’approche du détroit, une houle se forme et les eaux s’agitent, le vent se lève. Le commandant donne l’ordre de repasser au moteur, suivant les indications de l’équipe de navigateurs.
A bord, les quelques 300 passagers se pressent sur les ponts, et la cinquantaine de marins qui composent l’équipage sont à l’œuvre.
Théo et son collègue Bruno, technicien expérimenté, surveillent chacun leur radar. Les deux instruments sont complémentaires. Le commandant et son second du Pompilia, ont indiqué, lors du briefing matinal que les prévisions météos étaient correctes. Ceci dit la vigilance est de mise car des plaisanciers, cargos et autres bateaux de croisière empruntent la même voie maritime.
Sur les ponts, on guette les dauphins, car ils sont présents dans la zone, et aiment accompagner les bateaux, pour le plus grand plaisir des passagers.
Soudain Theo sur son radar, perçoit la présence de plusieurs grands animaux marins se dirigeant vers le Pompilia.
Au départ il n’est pas du tout inquiet, avec toute cette technologie embarquée.
Leurs formes et leurs dimensions sont bien supérieures à celles de dauphins, même si, comme eux ils plongent et remontent en surface régulièrement. Theo et Bruno se regardent :
- Ce sont des orques, on dirait, marmonne Bruno. Ils viennent de plus en plus souvent dans le détroit, les passagers vont adorer…
- Ah bon ? s’étonne Théo, je ne pensais pas qu’ils s’approchaient ainsi des embarcations humaines. Regarde, on dirait tout un groupe qui converge vers nous
- Ils sont énormes, de véritables monstres marins, qui d’ailleurs peuvent passer parfois pour agressifs, parait-il, lui répond Bruno. Ce sont des histoires connues des marins qui naviguent dans le secteur, mais c’est la première fois que nous y faisons face à bord du Pompilia, je crois.
Ils échangent rapidement avec les officiers qui sont sur le pont dans la cabine de pilotage, pour les informer.
Quelques minutes plus tard, effectivement la goélette est accompagnée en surface par des dos sombres et luisants aux larges nageoires. Leur queue est gigantesque. Les passagers sont fascinés et admiratifs. Les appareils photo mitraillent. Julie adore. Les orques sont superbes et semblent prendre plaisir à nager près de la Pompilia. Elle pianote sur son téléphone et envoie des photos à Théo ainsi qu’à ses amis à Marseille. Elle essaie des selfies, dos à la mer, espérant capturer l’image d’une orque derrière elle, inconsciente du danger.
Les orques sont parmi les plus gros mammifères des mers, ce sont de terribles prédateurs, tout comme les humains le sont sur terre. Ils n’agressent normalement pas les hommes et leurs embarcations.
Mais certaines histoires circulent…
Ces orques-ci sont tout proches désormais et commencent à plonger sous la coque du navire.
La bande est composée de nos deux orques de la veille, mais cette fois ils sont accompagnés.
Est-ce un gang d’orques adolescents, est-ce autre chose de plus sérieux? En effet après leur « jeu » d’hier avec le catamaran, l’enjeu est monté d’un cran. Cette fois, ces êtres intelligents ont repéré de loin ce grand navire, auquel ils peuvent se mesurer. Qu’ont-ils en tête ? Il est moins impressionnant qu’un cargo ou que les énormes bateaux de croisière, véritables immeubles flottants qui traversent le détroit de Gibraltar. Un bien bel adversaire de jeu à leur mesure.
Les sonars et radars montrent les détails de la situation sous le bateau.
Les orques ont l’air de s’intéresser de près au fond du bateau, aux grands safrans qui, sous l’impulsion du gouvernail orientent sa direction. Ils poussent du nez ces grands éléments sous marins, chacun leur tour. Ils s’amusent dangereusement pour le bateau.
Le navire se met à tanguer, les orques claquent de la queue, et remontent en surface en jaillissant verticalement près des ponts. Les passagers ne rient plus du tout et l’équipage encore moins. Les enfants hurlent de terreur et les riches croisiéristes n’en mènent pas large. Consigne est donnée à tous par le capitaine de rentrer à l’abri à l’intérieur de la goélette.
La structure du bateau est solide, près de 15000 tonnes, et mesure 190 mètres de long, mais il y a au moins cinq ou six orques, et un orque pèse entre 3 et 4 tonnes, voir 8 tonnes pour les mâles. Et Ils peuvent mesurer 10 mètres de long.
Finalement cette croisière n’est peut être pas si bien partie. Theo et Julie n’en rêvaient pas tant.
Le Pompilia privé de sa capacité de manœuvre, lance un SOS. Depuis la terre, il est conseillé au commandant de stopper en mer, ne plus bouger.
Les orques aiment jouer, ils le font parfois en attaquant des baleines. Mais n’aiment pas les poids morts.
La mère orque, d’un dernier coup de queue brise la poupe du navire. De grandes nageoires claquent de concert. Les orques semblent danser.
Dans le ciel, un hélicoptère des secours bourdonne au loin. Si les orques pouvaient rire, nul doute qu’elle le ferait.
Les vacances de Julie sont pleines de piment.
Résonne dans sa tête la voix de Céline Dion et la musique du film Titanic « My heart will go on ».Elle se demande vaguement si ces monstres sont carnivores.
Bonjour et bienvenue parmi nous !
Un nouvelle « méditerranéenne » dans laquelle il me semble bien reconnaître le Club Med 2, cette magnifique goélette de 5 mats que j’ai vue il y a déjà longtemps naviguer dans les fjords de Norvège. Merci de l’avoir évoquée sans la nommer, et merci aussi pour cette allusion au grand navigateur jamais retrouvé. J’ai cependant quelques doutes sur la capacité d’un/une orque à détruire la proue d’un tel bâtiment (mais tout cela n’est qu’une fiction !).
Je trouve l’écriture belle et bonne. Elle est agréable à lire pour moi, on sent bien l’histoire basculer et la tension monter lorsque les orques se frottent davantage à la coque et paraissent beaucoup moins amicaux. Je suis un peu resté sur ma faim, comme s’il devait y avoir une suite à ce texte et à cette croisière. J’avoue aussi avoir été un peu dérouté par l’épisode du catamaran qui se mêle sans sommation à celui du Pompéia, peut-être me faudrait-il une petite transition en quelques mots pour basculer dans cet univers des plaisanciers (par ailleurs… à quelques miles de là…, … …) et séparer un peu plus cette séquence du reste de l’histoire.
En tout cas, merci de nous avoir proposé ce texte, et j’en attends d’autres pour bientôt ! 🙂
Chrisdottir bonjour et bienvenue parmi nous !
Tu écris : « Écrivaine occasionnelle, sans être publiée, je participe depuis plusieurs années à un atelier d’écriture et j’aime lire à voix… »
Ce premier texte, publié, est de grande qualité, mais il est à mon avis perfectible.
Il reprend sous une forme romancée une information qui circule sur les médias : « Depuis trois ans, les attaques d’orques sur des voiliers se multiplient au large du détroit de Gibraltar. Des « interactions » souvent très « violentes », qui font l’objet de nombreuses hypothèses, mais sans jamais parvenir à un consensus scientifique. »
Tu as eu parfaitement raison, de t’inspirer de l’actualité, je serais le dernier à te critiquer, car je le fais souvent.
Mais ton texte n’est pas vraiment une nouvelle, car dans ce genre le lecteur attend une chute inattendue.
J’avoue qu’il m’a fallu plusieurs relectures pour appréhender l’action. Cela vient sans doute de moi, car n’étant pas un spécialiste de la chose maritime, mon esprit a eu du mal à différencier : goélette, bateau de croisière, catamaran. Maintenant c’est fait…
Apparemment je ne suis pas le seul, car Hermano a écrit : J’avoue aussi avoir été un peu dérouté par l’épisode du catamaran.
Comme lui étant de culture scientifique j’ai quelques doutes sur la capacité d’un/une orque à détruire la proue d’un tel bâtiment (mais tout cela n’est qu’une fiction !).
Je pense donc que ton texte gagnerait en clarté, si tu le réorganisais afin de mieux dissocier les étapes du drame.
À mon avis, le plus gros du travail est fait, et la cerise sur le gâteau serait que tu élabores une fin plus inattendue.
Je réponds à tes questions : « Elle se demande vaguement si ces monstres sont carnivores. »
Les orques sont opportunistes : elles se nourrissent de poissons, de pingouins et de mammifères marins comme les phoques, les otaries, et même les baleines.
Pourquoi pas l’occasion de la chair humaine ?
Si les orques pouvaient rire, sans nul doute qu’elle le ferait.
Rien ne prouve qu’elles ne le puissent pas !
Après tout qu’est-ce le rire hormis cette définition ?
Manifester sa gaieté par des mouvements de la bouche et des muscles faciaux accompagnés d’expirations saccadées plus ou moins bruyantes
Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, nous attendons d’autres de tes écrits…
Merci à Hermano et Loki de vos commentaires, « critiques constructives » et encouragements.
Ok, il doit manquer une transition entre les « attaques » des 2 bateaux, le catamaran qui s’en sort et le Pompilia (effectivement inspiré du CM 2 mais je ne veux pas de problème avec ce Club et j’y ai passé de vraies croisières de rêve, étant mère d’un GO) qui ne ne s’en sort pas. Mon idée était une progression…
j’ai bien regardé les tailles possibles et poids d’une orque et le tonnage de la grande goélette en question, et à plusieurs orques bien décidées, elles peuvent le couler, je pense…vous vous rappelez le Titanic, qui se croyait insubmersible? les humains sont très présomptueux…la solution qui est conseillée aux bateaux agressés à ce jour dans le détroit de Gibraltar est l’immobilité, selon mes lectures…et on ne sait pas bien pourquoi ils se comportent ainsi,ce qui laisse la porte ouverte à l’imagination.
Quant à la fin elle est suggérée par la question finale, les orques sont-elles carnivores? Julie va finir comme Jonas dans le ventre de la baleine !! Mais donc il semble que vous soyez restés sur vote faim (hihi humour)
Tout est possible ! Une orque peut parfaitement faire des dégâts qui entraineront le naufrage du bateau. Tout est une question de dimension et de résistance entre les deux antagonistes.
Il faut se souvenir de l’événement dont est inspiré Moby Dyck.
Le 20 novembre 1820, le baleinier Essex est coulé par un immense cachalot. Pendant dix-huit semaines, à bord de trois petites embarcations, avec des instruments de navigation rudimentaires, un minimum de vivres et d’eau, vingt hommes vont errer, souffrir et mourir, à la dérive sur l’océan Pacifique.
D’ailleurs en l’occurrence la véracité dans une nouvelle des éléments de l’histoire n’a aucune importance.
Qui se soucie de la véracité de l’histoire de Pinocchio et de son grand-père dans le ventre d’une baleine ?
Que serions-nous pauvre écrivain et écrivaillon sans la fiction ?
Mais à mon humble avis, on ne peut comparer ces rencontres avec celle du Titanic et d’un iceberg. Contrairement à ce qu’affirmaient les ingénieurs, le Titanic n’était pas insubmersible. Ils n’avaient pas suffisamment analysé les paramètres de bateau et du voyage.
D’autres catastrophes récentes montrent qu’il y a encore ce type d’errements.
Ce que j’apprécie sur le site d’Oasis de Poésie et d’écriture, c’est la possibilité pour chaque auteur, d’être commenté, positivement par les autres participants et de faire de même. C’est un enrichissement pour chacun ! Mon seul regret c’est que certains n’ont pas compris suffisamment cette règle de fonctionnement et se comportent uniquement en consommateurs en publiant leur texte, sans commenter ceux des autres.
Bonjour Chrisdottir et bienvenue sur le site.
Tu es donc une navigatrice, ce n’est malheureusement pas mon cas. Bien sûr je sais la différence entre une goélette et un catamaran, ce qui ne m’a pas empêché d’interroger ce que je croyais être une certitude à la lecture de l’irruption du catamaran dans le récit, comme Hermano er Loki. A cette remarque près je trouve ta nouvelle bien écrite, tu nous fais bien vivre l’angoisse montant à bord du Pompilia, la curiosité touristique se transforme en grosse trouille. Le tout sur un fond de réalité que pour ma part j’ignorais. J’imaginais les orques dans des eaux plus froides que celles de Gibraltar. Ton texte a donc été instructif, il pose aussi la question de la confrontation des humains avec la nature dont il savent encore si peu.
J’espère d’autres contributions et commentaires.
Merci Chrisdottir
Je ne voudrais pas transformer ce site en une revue nautique 🙂 mais comme nous avons commencé, autant aller jusqu’au bout. Bien sûr, je suis d’accord, c’est une fiction, mais pour que cela le reste peut-être vaut-il mieux alors éviter de trop tordre la réalité ? Je ne crois pas qu’une orque puisse nuire à un navire de 15000 tonnes et de 190 mètres de long, quoi qu’en pense Loki.
Bref, ce n’est pas si grave, et merci Chrisdottir pour m’avoir engagé à revisiter toutes ces histoires de bateaux qui ont tous le même nom, sauf quand ils en changent !
J’espère ne pas colporter d’erreur ! 🙂
Ces bateaux qui nous font tant rêver…
Manureva
En 1969 Éric Tabarly vend son trimaran Pen Duick IV (21 m) à Alain Colas qui le rebaptise Manureva en 1973.
Lors de la première Route du rhum, le 16 novembre 1978, Alain Colas disparaît avec son trimaran Manureva (ex Pen Duick IV) au large des Açores. Ils ne seront jamais retrouvés.
Club Méditerranée
Pour la Transat 1976, Alain Colas utilise un monocoque géant qui peut être manœuvré par une seule personne, le Club Méditerranée (un yacht 4 mats de 72 m), mais il est battu par Tabarly sur son Pen Duick VI. Ce bateau est racheté en 1982 par Bernard Tapie qui le rebaptise La Vie Claire, puis Phocea. Après d’autres propriétaires (dont Xavier Niel), il coulera en Malaisie lors d’un incendie en 2021.
Club Med 1 (1990) rebaptisé Wind Surf et Club Med 2 (1992)
Lancé en 1992, le Club Med 2, jumeau du Club Med 1 est une goélette 8 ponts (!), 5 mats de 50 m de haut, 190 m de long. Rien à voir avec le Club Méditerranée d’Alain Colas. C’est un bateau de croisière de 170 cabines pouvant accueillir 380 passagers et 200 membres d’équipage.
Le baleinier Essex (1799) de Loki
3 mats, 27 mètres de long (un peu comme le Bounty). À priori à la portée d’un brave cachalot en principe beaucoup plus grand et plus gros qu’une orque.
https://orquespassion.com/orques-vs-cachalots-la-hierarchie-inattendue-des-oceans/