Non pas au diable vauvert
Mais dans un bac près d’Anvers
Dans du compost mettaient le couvert
Deux lombrics plus roses que verts
L’un deux dégustait quelques vers
D’une poésie sur du papier non pas de verre
Mais d’un journal sur l’envers
Duquel cheminaient des vers
Libres ! Essuyant sa bouche d’un revers
Il dit : compagnon nous devons nous mettre au vert
Car si libres le sont des vers
Je proclame qu’envers
Et contre tous, avant l’hiver
Nous devons être de libres vers
Profitant d’un espace du bac entre ouvert
Les deux larrons tentent de se mettre au vert
Las ! Le sol était pervers
Et des obstacles divers
Abrégèrent la fuite des deux vers
Moralité
Ces lombrics étaient de sots vers
Il ne faut jamais croire l’envers
D’un journal, libres ne sont pas tous les vers…
Il est amusant de voir comment les “vers libres” ont fini par ne pas être entièrement libres.
La limitation volontaire de “vers libres” (avec succès) par application de rimes accentue la relativité de la liberté de la poésie en “vers libres”.
J’ai apprécié le jeu de mots et cette métaphore originale.
La “Liberté disciplinée” a toujours été mon sujet favori (https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/essais/purana/liberte-disciplinee/).
Merci pour cette bonne preuve que, dieu merci, tous les vers ne sont pas libres.
Bravo Loki ! Je vois que tu te concoctes tes petits ateliers d’écriture personnels !
Un joli texte – de circonstance pour un site d’écriture – plein de souplesse et d’intelligence.
Jouissif !