Je suis arrivé sous les frondaisons

En pleine déraison

De toute ma vie

Je n’ai jamais rien choisi…

 

Ni ma famille, ni mon métier, ni mon sort

Ni même la date de ma mort

Tout est prévu

Un médecin m’a prédit trois mois au plus…

 

Couché sous les frondaisons

Je retrouve ma raison

De bonheur je soupire

Car aujourd’hui je vais choisir…

 

 Mes yeux regardent le ciel à travers la canopée

 Le boulevard sylvestre qui sera celui de ma fin

 Dans ma main, sur le sol, allongé

 Le contact métallique du revolver sur le sol posé

 

 Qu’il est beau ce boulevard feuillé

 Il me permettra de te rejoindre Louison

 Louison mon amour, fauchée par un camion 

Sur un passage clouté

 

 

 Sur ma tempe je pose le canon

 Une pression sur la queue de détente suffira…

Ma vie partira avec la détonation

Et je rejoindrai Louison dans l’au-delà

 

  Soudain je pense au bruit qui fera fuir les oiseaux

 A ma cervelle qui éclaboussera cette herbe si verte

 Pardon Louison !

 Le ciel peut attendre !