Quand je te vis modeste femme
De la caisse numéro deux
Ce fut surtout la profondeur de tes yeux
Qui fascina mon âme
Le ticket qu’avait touché ta main
Sur le trottoir était avec toi mon seul lien
Entretien
/bazar
Bazar souvenir d’Istanbul
Où se pressait la foule
Les ruelles et leurs échos
Lingettes déco
Pleines d’épiceries et de boissons
Tissus aux riches mailles
Fruits et légumes en éventails
Tomates cœur de pigeons
Narguant les fraises gariguettes
Dans des paniers profonds
Ruelles où nous faisions nos emplettes
Les années ont passé
Aujourd’hui ce ne sont que surgelés
Et les produits frais se sont envolés
Le lait n’est plus qu’écrémé
Le bio a remplacé
Celui des brebis rustaudes
Paissant pendant les heures chaudes
Pourtant je compte sur la fidélité
De mes souvenirs
Pour retarder l’heure de mourir
Et revoir à nouveau ton sourire
Et allez avec toi à Istanbul
Ce fut seulement après avoir cliqué sur l’image que j’ai remarqué la source d’inspiration pour ton texte.
Cette idée ferait un scénario spécial pour un atelier d’écriture, pas facile cependant.
Tu as intégré les mots de ce ticket de caisse de manière ludique et systématique dans ton poème.
Bien joué !
Ce n’est pas évident de scanner un ticket de caisse…
J’ai voulu montrer que la poésie était partout, même dans un ticket de caisse, objet austère et commun s’il en ait.
Je ne sais si j’ai réussi, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire !
Ah ! Cela me rappelle un atelier d’écriture que nous avions imaginé, à partir d’une liste de courses trouvée par terre.
Je me permets de t’en soumettre un bout ci-dessous. Voilà l’idée :
Courses avant le 6/6/2013
Pèze
Balèze
Sésame blanc
Grand
Mitterrand
Artaban
Riz brun / oignons
…
Opinion
1 abonnement piscine de Bègles + hammam
Rame
Trame
1 jean Lewis
Glisse
Pastis
Saucisse
3 jours à réserver à l’Océania pour juillet 2013
Glaise
Foutaise
1 cadeau de naissance pour le bébé de Thibaud
Beau
Robot
Chacun doit écrire maintenant un poème, ou plutôt un texte qui rime même si ce n’est pas poétique (!),
en utilisant, si possible, tous les mots du tableau précédent, et d’autres mots, bien sûr !
(2 à 3 vers pour chaque rime) (25 mn).
Mon texte, qui ne passera pas à la postérité c’est sûr, inspiré par le mariage pour tous, et par le premier mariage homosexuel – alors illicite – célébré à la mairie de Bègles par Noël Mamère… :
Ils allaient se marier le 30 mai 2013
L’un était plein de pèze
L’autre, c’était un gros balèze
Tout vêtus de blanc
Ils étaient beaux, ils étaient grands
Grands comme un Artaban
Grands comme un Mitterrand
Leur histoire avait remué l’opinion
Oh oui ! Que c’était mignon
Cette union aux petits oignons
À la plage de Bègles, près du hammam
On y va en trois coups de rame
Vous avez compris ce qui s’y trame
Alors, venez en jean Lewis
Amenez votre pastis, ou votre saucisse
Tous invités, faut que ça glisse
D’autres, les pieds dans la glaise
Vous diront que c’est foutaise
De se marier un vendredi treize
Mais ce jour-là, n’en déplaise aux robots
Et en plaise aux Thibaut
Aux Arnaud, aux Tobiro
J’en suis sûr, il fera beau !
Pour l’anecdote : il paraît qu’ils ont divorcé depuis ! Pfff !
Je vois que je n’étais le premier à avoir cette idée…
La vie est dure ! On part au bout du monde, au fin fond de la Papousie par exemple, en pensant être seul et on y retrouve une centaine de touristes et… comble de l’ironie son voisin de palier auquel on n’avait jamais adressé la parole ! (tient ! cela pourrait une bonne idée de nouvelle…). Pour preuve de ce phénomène… Il y a une semaine, ils ont montré les alpinistes amateurs faisant la queue pour accéder au sommet de l’Everest. Snif !
Quoi qu’il en soit j’ai bien aimé ton texte prémonitoire en son temps… Nul ne sait s’il passera à la postérité ?
Si j’ai de l’inspiration je tenterai de partir de ta liste, on verra…
Amitiés compagnon de plume.
Oui, Loki, la poésie peut rimer avec tout et même avec un ticket de caisse !
Je te laisse t’entraîner !
Mais attention, tout ce qui est poétique ne rime pas forcément et tout ce qui rime n’est pas toujours poétique, loin de là !
Comme je l’ai écrit plus haut, mon petit couplet qui précède ne revendique nullement la qualité de « poétique » ! Sinon, je l’aurais publié à la une et pas en simple commentaire !!!