Terrasse
De nuit
Un café
Orion,
Andromède,
Cassiopée,
Sertan,
Léo,
Virgo,
Les griffes du scorpion,
Antares,
Oméga,
Les météorites de Pan,
Aquarius,
Pégase,
Le serpentaire
Tournoient à l’unisson
Dans le ciel
Girasols à la lune
Agonie d’un été
Sa moisson
Soleil fou
Éblouissant
Tout piquetés d’étoiles
Astres savamment posés
A la vague domptée
Terrasse
De nuit
Un café
Au loin torturés
Les cyprès
Pointent
Ils veillent
Aux allongés
Il se souvient
Terrasse
De nuit
Un café
Absinthe
Il en saisit la cuillère
La trempe et la rince
Gouttes d’eau
Le glacis
A tempéra
Devient un amas
Sous la matière
Jaune or
Bleu ciel
Outremer primaire
Cyan orageux
Enragé
Brossé
Qu’il sculpte
D’un doigt expert
Sitôt le stylet
Délaissé
D’un ongle
Désormais apaisé
Flots tumultueux
Bondissants, ailés
Rouleaux mugissants
Houle haletante
Marée
Cernée
Canalisée
Déferlement
Délicatement
Orbé
L’âme laminée
Dorénavant calmée
Lame
Aiguisée
Contre lames
Affutées
Puissamment domptée
Mer de lumière
Sous
La paupière
Hantée
La tendreté
Oh, il faudrait la toucher
Puis il signe
Malhabile
Un simple
Paraphe
Le prénom
D’un enfant
Devenu
Un géant …
Une “nuit étoilée” au sang d’une oreille
La “terrasse d’un café le soir”
effervescence de la couleur
épaisse, claire, sombre, profonde
extases nocturnes
et cette âme qui bat au cœur de la toile
Vincent… et tant pis si je me trompe !
Bonsoir Tanagra,
L’image du ciel étoilé me fascine!
J’ai relu plusieurs fois le poème; la 3e fois, j’ai cru rencontrer Vincent Van Gogh….
J’ai pensé à lui et à “Nuit Étoilée”
avec le plaisir de l’admirateur,
avec la sympathie de celui qui connait un peu les misères de sa vie,
avec la tristesse que ça m’évoque.
J’ai cru qu’il repeignait le tableau;
j’ai retrouvé l’homme torturé….la lame…le drame…
Merci pour ce beau poème.
Hermano, ton commentaire est en soi un hymne au travail de Vincent, cela me fait plaisir d’avoir été aussi bien devinée.
Merci Nima, ton commentaire me fait chaud au cœur, rencontrer de nouveau Vincent Van Gogh, j’en ai des frissons, j’ai écrit ce texte en le travaillant bien sûr mais aussi dans une sorte de transe.
Qu’appelles-tu, Tanagra, “une sorte de transe” ? J’aimerais vraiment que tu nous en dises plus, car c’est une chose comme cela que je sens souvent en écrivant : une urgence, un moment spécial.