Une chose oubliée
Voile naguère vaporeux
Déchiré
Eraillé par le temps, les années
Pêle-mêle dérangé
Photos floues
Obscures
Et brouillées.
Petite chose oubliée
Rappels épars
De tendre rengaine
Let motif obsédant
Dont les mots lancinants
S’évaporent et se taisent
Sitôt prononcés, ressassés
A jamais disparus
Idées à toute force
Rassemblées
Echeveau
Enchevêtré
Et le vide de nouveau
Le néant
Le tombeau,
Des noms
Des pensées
Tout un monde
Concetti, traits d’esprit
Balayé, trou béant
Pauvre chose oubliée
Aux yeux bleus délavés
Cheveux trop blancs
D’avoir trop aimé
Trop vécu
Chaque instant
La troublant
Pandora
Ma maman
Ce que j’ai toujours aimé dans tes écrits, c’est que souvent tant de choses y sont dites d’une telle brièveté, qu’il en résulte les petites grappes, les strophes, chacune représentant tout un monde.
L’ensemble transforme le poème en un vaste univers dont les limites sont pourtant fortement démarquées.
En lisant ce poème, j’ai envie de survoler d’un monde à l’autre sans aucune envie de traverser les frontières, sachant que c’est ici où cette “Pandora”, cette “maman” se tient tranquillement.
Chère Tanagra, je suis profondément touchée par ton poème ; il m’a fait vibrer jusqu’au fond de mon âme, surtout après avoir lu ces deux derniers mots : “Pandora” et “maman”, car moi aussi, je connais une douce maman qui portait un nom très pompeux, quoique plutôt démodé ; un nom qui pourrait se traduire par “Couronne d’Or”.
Mille bravos à toi !
P.S. Est-ce que je t’ai bien comprise, Tanagra ?