Lorsque un sourire
Te met en feu
Quand du tréfonds
Te vient un vœu
Si la chamade
Brise le charme
D’ une embrassade
Pour une larme
Qu’essuient tes yeux
Que tes pensées
Rêvent de mieux
Que ton cœur fou
Manque de tout
Si le silence
Est innommable
Pour un orage
Pour un aveu
Je t’en supplie
Écris un peu…
Merci pour ce poème qui déclenche pour moi plein de réflexions.
Oui, c’est facile de faire des vœux, c’est comme de rêver. Le drame, c’est quand on n’arrive même plus à vouloir… même plus à rêver, ou quand on ne s’autorise plus de peur d’être frustré.
Alors, vouloir… écrire c’est parfois difficile, comme une pulsion qui ne vient plus.
Pourtant, comme tu sembles le suggérer, l’écriture peut être thérapeutique, il suffit (!) d’essayer et de lâcher prise.
Écrit-on pour soi ? Écrit-on pour les autres, pour être lu ? pour avoir un retour ? et donc finalement aussi pour soi dans une sorte de billard à trois bandes ?
Hermano, écrit-on pour soi ? Oui, pour s’exprimer, comme l’on perce un bouton de fièvre, il faut que cela craque, que cela saigne… Expulser l’air vicié de ses poumons, écrire, paradoxalement cela permet parfois de renouer avec le monde de l’enfance…dans une sorte de brouillard.
Si l’on choisit de faire montre de ses écrits est-ce pour être lu, oui assurément, on le sera.
Cela suscitera-t-il un retour ? Celui ci ne sera pas forcément palpable, le silence peut être une réponse, rejet ou protection ultime, qui le sait ?
Ecrit-on pour autrui, oui, aussi, parfois il s’agit d’une bouteille jetée à la mer, geste désespéré pour trouver une oreille attentive ou amie, pour provoquer un autre regard
De temps à autre il s’agit d’ un message personnel, là encore, totalement gratuit.
Retour sur soi-même dans un jeu de triangle exigu, oui un retour éclaire sur sa propre étrangeté révélée mais il apprend aussi sur cet autre dévoilé.
Lâcher prise, agonir le monde, découvrir la chair à nu sous la cicatrice, au mépris de tout.
Je t’en supplie
Écris un peu…
Il n’a jamais fallu me supplier pour écrire. De tout temps cela été un besoin viscéral qui c’est accentué avec l’âge.
J’avoue que je préfère écrire que de parler.
Je ne dois pas être le seul, car quand j’écoute dans des émissions littéraires de grands auteurs s’exprimer il y a parfois un abîme entre leurs écrits et leurs paroles.
On peut toujours affirmer que l’on écrit pour soi, c’est certes un plaisir incomparable, mais cela serait mentir que de dire qu’on a pas besoin d’être lu. Même la critique est préférable à l’indifférence…
Wow, Tanagra ! Quelle plaidoirie pour l’écriture !
J’adhère absolument à tout ce que tu nous dis dans ton commentaire !
Quoique le silence reste difficile à interpréter… c’est parfois frustrant.
Et oui, Loki, tout mieux que l’indifférence.