Touffeur implacable
Tout est moite, étouffant
La sueur perle aux tempes
S’amoncelle au front
A la nuque
Les draps sont humides
Air poisseux immobile
Sans un souffle
La distillerie embaume une senteur de cuite
Couvertures au coffre exhalent une saveur sucrée
Carguée d’opium
Une vapeur insidieuse suinte aux murs craquelés
Recroqueville les lettres roulées, éparses
Une eau saumâtre a dilué les écrits
Bouillonné les signatures
Aurore
Au bord du lit
Geint à demi
Abandonnée
Un repentir églantine
Aux poignets
Merci Tanagra. On retrouve ici ton talent pour décrire la touffeur tropicale. À laquelle s’ajoutent rhum et opium pour achever de perdre les esprits. Mais quel est donc ce repentir églantine ? De quoi est-il le signe ?
Je ne sais pas pourquoi mais ce texte me fait irrésistiblement penser au film ‘Les orgueilleux”. Chaleur, moiteur, sueur, air poisseux, odeurs, femme, violence. Manque juste l’épidémie de typhus. A moins qu’il ne s’agisse de “L’amant de la Chine du Nord”…
Comme disait notre ami Labuse : un petite génuflexion pour ce “repentir églantine” que je trouve si beau même si je ne le comprends pas. Alors, je fantasme à fond : Aurore qui geint au bord du lit aurait-elle été attachée par les poignets avec des rubans de soie ? Mais je ne sais si cette aurore mérite ou pas une majuscule… J’ai l’impression que tu évoques une situation bien précise que toi seule connais.
Hermano, oui la chaleur exacerbe les passions.
Aurore, d’un geste désespéré, a biffé ses deux poignets d’une entaille rosâtre.
Je valide les références aux Orgueilleux et à L’amant.