C’ est un athlète.
De son œil exercé, il l’observe
La croupe… musculeuse
Chevaline…
Il tourne autour de son modèle.
Il en saisit toute…
La sensuelle dualité
Ce corps modelé par l’exercice
Qui semble sculpté pour lui
Ce subtil équilibre…
Cela semble … impossible
Ce cou de centaure
Que termine la mâchoire
…puissante…
Qu’agrémente … ce petit menton
Rond
Tellement féminin
La bouche est petite… charnue
Ce nez grec… divin
Et ses yeux…
Immenses, clairs
Enfoncés sous l’arcade
De sourcils souverains
Ce regard qu’agite la peur
Le défi, le chagrin
Une âme sensible, donc
Qui saura exprimer son dessein
Il note les tendons du mollet…
De la cuisse…
Cette finesse à dompter
Comme on monte au supplice
Du doigt il rectifie une position
De la main
Noueuse de veines
Entrelacs
Qu’il dessine
Il relève la tête
Et là …
Reste bouche bée
Devant…
Tant de beauté
Donnée…
A son monde sensible
A ce géant
Que déjà…
Il imagine
A ce torse déjeté
Cuirassé
De chair …
Orpheline
Sur une hanche
Qui s’affirme
Il avale sa salive
La tâche est immense
Il est jeune encore
Ce sera … son œuvre majeure
Mais comment aller au delà…
Il se penche
A l’aine
Et là…
Un détail infime
A peine…
Un trait bleu
Qui palpite
Quand
Cet éphèbe
Au respir ténu
…vibre…
Il en fera sa signature
Que seul
Un œil tendre
Saura rendre visible…
Je trouve beaucoup de finesse d’écriture et aussi une belle transcription de l’émotion de l’artiste dans cette évocation du David.
Une mention pour ce trait bleu qui sinue au creux de l’aine, si intime. C’est vrai, il y est ! Je l’ai vu.
Incomparable Michel Ange !
Merci Tanagra.
Je serais sobre comme cette poésie !
Cette statue a maintenant un corps poétique…
Comme quoi les mots peuvent parfois remplacer virtuellement la matière !
Merci Hermano d’avoir su ressentir l’émotion à me lire, que moi-même j’avais éprouvé à la vue de cette statue majeure.
Merci Loki.